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Réimplanter des haies le long des chemins et des champs
Article mis en ligne le 19 février 2020

Dire que les populations d’insectes, d’oiseaux et de petits mammifères s’effondrent est devenu un lieu commun depuis quelques années. Les rapports et statistiques s’accumulent et énoncent des chiffres tous plus alarmants que les autres.

Il existe une solution simple et esthétique pour lutter localement contre la disparition de la faune, et ce sans évoquer la lutte contre les pesticides qui fera l’objet d’un article ultérieur, et ainsi restaurer une continuité écologique terrestre : les haies.

Les avantages méconnus des haies

On estime que 70% des haies existantes en France dans les années 50 ont été détruites, soit 1.4 million de kilomètres, essentiellement pour supprimer les bocages et instaurer des grandes parcelles agricoles unifiées idéales pour la monoculture. C’est ce phgénomène de destruction qui est responsable de l’érosion que subissent les sols agricoles exploités intensivement, ainsi que de la disparition de la faune, qui n’a plus d’habitat pour subsister dans ces plaines.

Mais il ne faut pas pour autant se décider à replanter n’importe quelles haies non plus. La France ne s’est pas encore remise du fléau des haies de résineux, types thuyas, qui acidifient les sols et empoisonnent les animaux, et qui cassent les corridors écologiques dans les lotissements où ils sont massivement répandus. Cette haie doit être feuillue, c’est à dire vivante, évolutive et donc soumise aux cycles saisonniers. (...)

Dans le cadre de la stratégie de résilience alimentaire que nous développerons dans les articles de la catégorie alimentation, l’implantation de haies se révélera très vite un allié précieux pour les parcelles maraichères que la ville sera amenée à créer, tant par leur pouvoir protecteur que par leurs capacité de régénération et d’entretien des sols près desquels elles sont placées.
La méthode clé pour implanter des haies sur son territoire

Et pour les planter, les maires disposent d’un gros avantage : le PLU. (...)

En effet, en instaurant un emplacement réservé dans ce document de planification urbaine, de manière à définir des parties du territoire servant l’intérêt général, notamment via la création d’espaces verts, la mairie y empêchera toute construction non compatible avec le projet prévu. Ensuite pour l’acquérir, 3 possibilités s’offrent à la collectivité

  • Préempter le terrain lors de sa mise en vente par le propriétaire
  • Attendre que le propriétaire se décide à user de son droit de délaissement pour l’acquérir à moindre coût
  • Proposer un rachat du terrain à l’amiable (...)

Autres méthodes de planification

Pour autant, il est possible que vous ne puissiez pas recourir à cette méthode, soit parce que vous venez d’adopter votre PLU et ne voulez pas replonger dedans, soit parce que vous dépendez d’un PLUI et l’interco ne souhaite pas mettre en oeuvre cet outil. Il vous reste deux solutions

  • Une expropriation classique des propriétaires concernés, ce qui est plus contraignant que l’emplacement réservé, mais devrait bien passer auprès de la préfecture, puisque votre projet concerne la création d’espaces verts sur un emplacement proportionné à l’objectif visé.
  • L’accord à l’amiable avec le propriétaire, où les agriculteurs les plus réticents à ce genre d’initiatives seront évidemment opposés à votre projet.

Pérennisation des haies

Par ailleurs, pour durer dans le temps, vos haies doivent être acceptées par tous les acteurs concernés. Les habitants seront certainement ravis de pouvoir se balader le long des chemins et d’y cueillir des baies et autres petits fruits typiques, tandis que les naturalistes se satisferont du retour de la biodiversité dans la commune. Le tout pouvant être facilement valorisé à travers la communication municipale.

Mais votre principal adversaire, vous le savez déjà, sera les agriculteurs, qui n’aiment pas les haies sur les champs et les chemins, puisque ces dispositifs gênent les champs en monoculture et le passage de leurs engins.

Pour l’instant, en attendant de revenir à des cultures plus respectueuses de l’environnement pour lesquelles ces deux contraintes seront éliminées, je vous propose de contractualiser avec les exploitants limitrophes l’entretien des haies, des talus et des bords de route, de manière à ce qu’elles soient taillées dans le respect de ses petits habitants. L’association Alsace Nature décrit bien dans cette brochure les principes à respecter pour l’entretien durable des zones herbeuses et des haies. (...)

Alternatives

Outre les haies vivantes, vous pouvez également opter pour deux autres solutions susceptibles de favoriser la biodiversité sur votre territoire, le long des chemins, des rivières ou des champs.

  • le plessage, c’est à dire la constitution d’une haie tressée avec de l’osier ou d’autres essences, qui s’entremêleront naturellement au fil des années, constituant une haie vivante capable de maintenir des talus ou des berges, mais aussi d’abriter et nourrir la biodiversité, comme évoqué plus haut.
  • La création de tas de bois mort et de branches, éventuellement maintenus par des piquets. Ce tas, pour peu qu’il soit entassé avec soin, pourra agrémenter les parcs et friches sans demander beaucoup d’effort, tout en offrant les mêmes avantages qu’une haie vivante.

Les haies offrent ainsi une palette d’avantages pour la transition écologique de votre territoire, puisque outre leur rôle dans la préservation de la biodiversité, elles contribuent à la résilience alimentaire, à l’éducation, voire à l’animation des habitants dans la vie de votre commune. Un mur végétal qui créé des ponts vers un avenir radieux en somme.