
Hommage ! Oui, hommage et reconnaissance, en ces temps où nous devrions tous être animés par le désir de fraternité, à Françoise, Aude, Christiane, Brigitte, Karfa, Pascal, à l’Association de solidarité avec tous les immigrés, à Médecins du Monde, à la Cimade, à Réseau Education Sans Frontières, à Mémoires et Partages, à Emmaüs, à la Ligue des Droits de l’Homme, en un mot à celles et ceux nombreux, et leurs associations que nous ne citons pas, qui sont mobilisés pour tenter d’adoucir le sort de ces étrangers qui, fuyant leurs pays, sont arrivés, au péril de leur vie, jusque chez nous. Ils accueillent, soignent, orientent, défendent, sans compter leur temps et leur engagement.
(...) Le nouveau pouvoir a annoncé, pour ce printemps, une loi où sera redéfinie une politique d’immigration. Cependant il n’a pas hésité un seul instant en décidant par voie de circulaire ministérielle, le 12 décembre, de renvoyer vers les centres de rétention des réfugiés en plus grand nombre et en demandant à des agents de la préfecture et de l’Office français d’immigration et d’intégration d’y pénétrer pour examiner leur situation administrative. Face à la montée au créneau des associations, de personnalités reconnues pour leur longue connaissance des politiques migratoires et, surtout, de l’émotion suscitée au sein des députés de la majorité, d’En Marche, lorsque est apparue le concept de "pays tiers sûrs " pour renvoyer les déboutés du droit d’asile, le gouvernement s’est voulu rassurant. Sans doute s’est-il souvenu des dégâts irréparables que le projet de déchéance de nationalité avait provoqué parmi les députés socialistes...En tout cas, cet épisode, au moment où une véritable concertation doit -devrait ?- s’engager, ne fait qu’illustrer la nécessité de trouver sinon un consensus, du moins une réponse juste et digne à des situations d’autant plus complexes que les demandes de droit d’asile, qui demeurent importantes en France, requièrent des délais d’instruction souvent très longs. Et que l’enfermement des réfugiés qui ne peut s’éterniser ne règle pas grand chose. (...)