À l’appel de la CGT, de la FSU et de SUD, une partie des agents de l’inspection du travail étaient en grève, lundi 18 février. Ils protestent contre un plan de réorganisation qui prévoit la suppression du corps des contrôleurs du travail d’ici 10 ans. Cette réforme va "fragiliser" l’institution, estime le socialiste Gérard Filoche, ancien inspecteur du travail.
(...) Je n’ai jamais entendu pareille colère en trente ans d’inspection. Les collègues sont médusés. Ce qui leur arrive est ressenti comme inimaginable, mais vrai… Il faut dire que l’ampleur de l’attaque est tellement brutale qu’on comprend que les contrôleurs et inspecteurs soient KO debout. Il s’agit tout simplement de l’assassinat de l’inspection du travail indépendante telle qu’elle existe depuis la Seconde Guerre mondiale.
Et le coup vient d’un gouvernement de gauche. (...)
En fait, 540 contrôleurs vont devenir inspecteurs. Cela paraît au premier coup d’œil positif, car toute promotion est bonne à prendre. Mais cela est fait arbitrairement, dans la durée, de façon confuse et manipulatrice, avec, à la clef, une complète refondation des services placés en direct aux ordres de la hiérarchie politique du moment.
Cela divise les gens dans les services. Cela oppose les catégories. Cela change les responsables : tous vont l’être. Au choix, soit vous aurez 540 contrôleurs promus, soit 540 inspecteurs déclassés. Cela ne sera guère mieux pour les salaires mais ça sera catastrophique pour la mission.
Ça va bloquer les effectifs car il n’y a plus de concours de contrôleur. Faisant semblant de consulter, de "dialoguer", Michel Sapin a essayé de passer en force en janvier par un "cavalier parlementaire" (Combrexelle est coutumier de ces sales coups, il l’avait déjà fait pour la médecine du travail en octobre 2010). Il y a recours pendant devant le Conseil constitutionnel, même l’UMP a sauté sur l’occasion et s’y est mis ! (...)