
Nous sommes une association indépendante de tout gouvernement et de toute tendance politique, et n’appelons donc à voter pour aucun.e candidat.e ou parti politique en particulier.
Cette analyse a été réalisée sur les programmes officiels des 11 candidat.e.s, disponibles sur leur site internet en date du 7 avril, ainsi que sur les éventuels livrets numériques complémentaires au programme. Elle ne prend pas en compte les déclarations des candidat.e.s.
Le programme de B. Hamon se focalise sur les solutions aux crises européenne et mondiale de l’accueil des réfugiés, l’instauration d’un visa humanitaire pour éviter les morts en mer et la refondation d’un système européen d’asile réellement fondé sur la solidarité entre les États et l’accueil des réfugiés.
Deux visions qui ont en effet fait cruellement défaut jusqu’à présent. (...)
Benoît Hamon veut instaurer en Europe « un visa humanitaire pour l’accueil des réfugiés » (...)
Aujourd’hui la France dispose de trois moyens d’entrée sécurisée accessible pour les réfugiés.
La réinstallation qui permet d’accueillir en France des réfugiés reconnus comme tels, et particulièrement vulnérables, par le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR).
L’admission humanitaire qui permet d’accueillir en France des réfugiés identifiés par l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (OFPRA) lors de missions dans des pays d’accueil des réfugiés.
Les visas asile qui permettent à des personnes d’entrer avec un visa sur le territoire français pour y solliciter l’asile, c’est-à-dire sans devoir utiliser des voies dangereuses et irrégulières pour trouver refuge.
Depuis le début du conflit en Syrie, qui a vu se mettre en place une politique plus marquée d’accueil organisé de réfugiés, la France a promis d’accueillir d’ici la fin de l’année 2017 près de 12 000 personnes.
En Europe, il n’existe aucune règle contraignant les Etats à développer un accueil organisé. Au cours des deux dernières années, deux accords ont donné lieu à des engagements des Etats à réinstaller des réfugiés. Si la France figure parmi les Etats les plus actifs pour mettre en œuvre ces accords, elle n’a jamais figuré parmi ceux qui ont fait entendre leur voix pour accueillir plus de réfugiés, en dépit de la situation à ses frontières.
Le volontariat demeure en effet la règle, ce qui explique d’ailleurs le peu d’empressement des Etats. Une proposition européenne est en cours de discussion pour légiférer sur cette question et envisager la mise en place d’un visa humanitaire à l’échelle européenne pour accueillir les réfugiés. Au-delà du visa, c’est toute la mise en place du dispositif, l’identification des personnes à réinstaller et des zones de premier refuge concernées par ce dispositif qui détermineront la qualité du système... Cependant, au stade actuel de la négociation, nous estimons que le projet fait un lien inadéquat entre lutte contre l’immigration irrégulière et accueil des réfugiés.
Ce que l’on peut en penser
La proposition va dans le sens de notre recommandation. Toute action de la France, à l’échelle européenne, en faveur d’un plus grand engagement d’accueil organisé et sécurisé des réfugiés est positive. (...)
Benoît Hamon veut soutenir « une révision du règlement de Dublin fondée sur les valeurs d’accueil et de solidarité entre les Etats de l’Union Européenne » (...)
Ce que l’on peut en penser
La proposition va dans le sens de notre recommandation.
Elle envisage une révision des règles européennes pour que la solidarité entre les Etats pour l’accueil des réfugiés soit réelle et que, de ce fait, toutes les personnes qui demandent l’asile en Europe puissent bénéficier de conditions optimales d’accueil et conformes au respect de leurs droits.
Au-delà de ce principe, il faut reconnaître que ce sera surtout dans le détail de la révision du texte, en cours de débat au Parlement européen, dans le degré de contrainte imposée aux Etats et dans les mécanismes de solidarité concrète entre eux que l’on pourra déterminer si la solidarité est un principe qui a une réelle valeur aux yeux des pays européens.