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le Figaro
Intrusion de « gilets jaunes » dans un ministère : le procès annulé pour défaut de procédure
Article mis en ligne le 30 mai 2019

Quatre « gilets jaunes » ont comparu devant le tribunal correctionnel de Paris ce mercredi 29 mai pour avoir forcé la porte du ministère du secrétaire d’État au Premier ministre, Benjamin Griveaux, le 5 janvier. À l’issue de l’audience, la saisine du tribunal a été annulée.

(...) Ce mercredi, l’audience débute, justement, par des requêtes de nullité des avocats des quatre prévenus : ils contestent la régularité de la procédure car ils n’ont pas pu s’entretenir avec leurs clients au sortir de leur garde à vue. Pour eux, il y a violation de l’article 393 du code de procédure pénale qui dispose que « l’avocat (…) peut consulter sur-le-champ le dossier » et « communiquer librement avec le prévenu » avant que « le procureur de la République » avertisse « la personne de son droit de faire des déclarations, de répondre aux questions qui lui sont posées ou de se taire ».

« C’est simplement la saisine du tribunal qui a été annulée, et non la procédure dans le fond »
Me Béranger Tourné, avocat de Thomas

Après une délibération de deux heures suscitant l’impatience et la perplexité des avocats, le tribunal a finalement validé leurs arguments de nullité : la procédure n’a pas été respectée. Concrètement, l’acte initial de saisine, les procès-verbaux sont annulés. Par conséquent, il n’y a plus de poursuites et les contrôles judiciaires auxquels étaient soumis les prévenus sont eux aussi annulés. En revanche, le reste de l’enquête reste valide. « C’est simplement la saisine du tribunal qui a été annulée, et non la procédure dans le fond », précise Me Béranger Tourné, avocat de Thomas.
La balle dans le camp du parquet (...)

Plusieurs scénarios sont possibles. Le procureur peut à nouveau citer à comparaître les quatre prévenus devant le tribunal correctionnel. Il peut aussi choisir de citer à comparaître seulement certains d’entre eux, sachant que « le dossier est très fragile, notamment pour trois des quatre prévenus », avance Me Méchin. Mais le procureur peut aussi renvoyer le dossier devant un juge d’instruction pour approfondir l’enquête, ce qu’espère Me Béranger Tourner : « J’invite le parquet à mieux relire le dossier et à le renvoyer devant un juge d’instruction qui prendra le temps de faire le départ entre les responsables, les témoins, les personnes présentes, etc. »