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Quand des paysans malgaches sélectionnent maïs, sorgho et mil
Article mis en ligne le 21 août 2017
dernière modification le 20 août 2017

Avec les OGM, bientôt fleuriront les déserts, nous promettent les biotechnologues. Mais on ne les croît plus. Par contre, quand des spécialistes du développement et des semences nous racontent l’adaptation des cultivars de mils, sorghos et maïs dans le grand Sud de Madagascar, on se met à rêver : et si la loi permettait à tous les paysans d’en faire autant ? Pour le moment, on en est loin, mais savourons ce récit, qui montre qu’un maïs peut effectivement pousser dans un contexte déficient en eau mais aussi qu’il faut tenir compte des facteurs socio-culturels et du contexte juridique...

L’Androy, le « pays des épines », se situe dans le Grand Sud de Madagascar. Les zones côtières et sédimentaires de cette région sont assez densément peuplées par une société d’agriculteurs et d’éleveurs ayant des traditions et des normes culturelles très spécifiques. C’est une région isolée et exposée à de fréquentes famines, lesquelles s’expliquent par plusieurs facteurs dont de fortes contraintes de climat et de sols.

La sécurité alimentaire des habitants repose actuellement sur l’élevage (principalement de ruminants) et trois types de cultures vivrières : les céréales (principalement le maïs), les tubercules (manioc et patate douce) et diverses légumineuses (dolique, niébé, pois de terre, arachide, haricots, et plus récemment, pois d’Angole et pois de Lima). Les variétés actuellement utilisées sont en majorité des variétés paysannes anciennes ou des variétés introduites ces dernières décennies et ayant ensuite évolué dans les champs des paysans qui pratiquent diverses formes de sélection massale [1].

Des sélections paysannes particulièrement performantes pour le maïs

En matière de céréales, on observe de longue date en Androy une concurrence entre trois espèces de céréales : le maïs, le sorgho et le mil. Si l’on s’en tient aux contraintes pédoclimatiques, le mil et le sorgho auraient dû dominer comme dans la plupart des zones semi-arides. (...)

Les variétés populations de maïs issues des sélections paysannes ont encore aujourd’hui la préférence des paysans par rapport à toutes les variétés améliorées [3] qui leur ont été proposées dans le cadre d’actions de développement ou d’urgence. Beaucoup de ces introductions variétales sont à cycle long et exigeantes en eau, ce qui ne répond pas aux attentes paysannes. Leurs potentiels de rendement sont souvent supérieurs en bonnes conditions de culture mais leurs rendements sont trop fluctuants dans la majorité des zones pédoclimatiques du Grand Sud.

Ce n’est que depuis 2015 que sont réalisées, dans le cadre d’une collaboration Fofifa [4]-Gret [5]-CTAS [6], des expérimentations comparant les variétés populations de maïs des paysans et les variétés recommandées par le Cimmyt [7] spécifiquement pour de telles zones.

Intérêt du système de Semences de Qualité Déclarée pour multiplier les variétés paysannes de l’Androy (...)