
« Le capital nous tient sous la dictature du temps de travail, le salaire nous en libère par la qualification » : c’est cette idée, qui bousculera nombre d’idées reçues, que se propose d’expliciter Bernard Friot dans son dernier livre, dont nous publions le premier chapitre ici. Loin de l’aliénation que nous associons généralement au "travail", il dégager les formidables potentialités émancipatrices du salaire par rapport aux logiques capitalistes.
Qu’est-ce qu’on produit ? Comment ? Qui produit ? La réponse à ces questions simples, mais décisives, dépend de l’organisation du pouvoir dans la société. C’est pourquoi elles ne seront pas les mêmes dans une société patriarcale, théocratique, féodale, capitaliste, car elles dépendent de ce qui est considéré comme ayant valeur parmi tout ce qui est produit d’utile, et de la façon dont on mesure cette valeur économique qui doit conforter le pouvoir des dominants.
La flotte commerciale bretonne était au 16ème et encore au début du 17ème siècles plus importante que celle des Provinces Unies, mais ce sont les Pays Bas qui ont conquis un empire car bretons et néerlandais n’avaient pas la même conception de la valeur économique : aussi bien est-ce en Bretagne qu’on visite des enclos paroissiaux, et pas chez les iconoclastes bataves. (...)