
Le 8 mars 2021, l’éducateur Denis B. se suicide dans son bureau du Service d’investigation éducative de l’Arsea. Un service débordé depuis plusieurs années par une charge de travail croissante, et la multiplication des arrêts maladies. Quatre mois avant le drame, Denis avait également été bouleversé par la mort d’une adolescente dont il était chargé du dossier. Sa direction lui aurait demandé de détruire le dossier de la jeune fille.
« J’ai maintenant une envie de fuir à l’autre bout du monde ». Lundi 8 mars 2021, vers 19h, Denis B. envoie un long mail à ses 32 collègues et à sa hiérarchie du Service d’Investigation Éducative (SIE67). Le quinquagénaire célibataire et père de famille dénonce une surcharge de travail, et parle de « maltraitance » exercée par sa hiérarchie (« méthodes malhonnêtes, autoritaires et fourbes », « gestion inhumaine inacceptable »). Il met en cause des conditions de travail et une ambiance délétères au sein de ce service de l’Arsea (...)
Précision : ce thread ne se veut pas exhaustif, l’enquête est très longue donc je vous invite à vous abonner à @Rue89Strasbourg, à la lire et à la partager. Mais, voici quelques éléments (Attention, il est fait mention de suicides).
— Lyes Louffok (@LyesLouffok) September 28, 2021
Pourtant, le père d’Abygaëlle a attendu patiemment la venue d’un éducateur du service ou un appel. Il estimait que toute aide pour sa fille était la bienvenue, mais le directeur du service lui simplement dit : « On a trop de boulot ».
— Lyes Louffok (@LyesLouffok) September 28, 2021
En novembre 2020, juste après la mort d’Abygaëlle, la cheffe de service aurait demandé à Denis de détruire tous les documents qui concernaient la jeune fille. Évidemment, Cette requête de destruction des pièces est totalement illégal. 😱
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Selon @Rue89Strasbourg, il racontera à une collègue avoir eu l’impression d’être interrogé « par la Gestapo ». Ils voulaient savoir si c’était lui qui avait prévenu le CSE et la directrice opérationnelle. On apprendra qu'aucune prise en charge ne lui a été proposée, aucun mot.
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À savoir : la direction de l’association n’a présenté aucune condoléance au père d’Abygaëlle, pas un mot, pas une visite, rien. Ils ne l’ont même pas rappelé.
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Dans un rapport de la Chambre régionale des comptes, réalisé sur l’exercice 2016-2019 de l’Arsea, on apprend que le taux d’absentéisme est croissant dans ce service (comme dans 12 autres services de l’association), et qu’il passe du simple au double en trois ans, voire au triple.
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Contactés par @Rue89Strasbourg, ni la direction générale de l’Arsea, ni le directeur de l'établissement, ni la cheffe de service n’ont souhaité répondre à leurs questions. Une enquête est en cours.
— Lyes Louffok (@LyesLouffok) September 28, 2021
Pour que cela ne se reproduise plus, pour plus de moyens pour la protection de l’enfance, vous pouvez interpeller :
Le préfet du Bas-Rhin : @Prefet67
Le Président du Département : @F_Bierry
Le ministre de l’Enfance : @AdrienTaquet
Le ministre de la Justice : @E_DupondM— Lyes Louffok (@LyesLouffok) September 28, 2021
Enfin, pour conclure, je voudrais remercier du fond du cœur @mdecarpentier pour ce travail d’enquête exceptionnel. Surtout, partagez-la pour que cette histoire soit connue du plus grand nombre. Il n’y a que comme cela que les choses évolueront peut-être. 🙏🏽
— Lyes Louffok (@LyesLouffok) September 28, 2021