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la gazette des communes
Protection de l’enfance : des maisons d’enfants gérées entièrement par des sociétés d’intérim
Article mis en ligne le 3 juin 2022

Dans l’urgence, le Calvados et la Mayenne ont confié à une société d’intérim la gestion d’un foyer pour enfants. Du provisoire qui dure depuis un an. Ce tournant libéral inquiète les associations dans un secteur miné par les difficultés de recrutement.

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Prise en charge de « cas complexes » en Mayenne

La Mecs ouverte en juin 2021 en Mayenne concerne « 12 enfants de 6 à 12 ans », « des cas complexes qui mettaient en difficulté les assistants familiaux », explique Olivier Richefou, président (UDI) du conseil départemental. (...)

Néanmoins, en novembre dernier, un conseiller départemental de l’opposition, Antoine Leroyer, alerté par des salariés de cette Mecs, a pointé en séance publique des « négligences concrètes » portant sur « le bâtiment, l’encadrement et les conditions d’accompagnement ». A posteriori, Olivier Richefou assure que le département « a vérifié les conditions d’accueil », « en maison individuelle et en appartement » : « C’est similaire à ce que font d’autres associations, ce ne sont pas des prises en charge au rabais », défend-il. (...)

Mecs intérimaire de 40 places dans le Calvados

Dans le Calvados, c’est « l’explosion des informations préoccupantes » suite au confinement de 2020 qui a conduit le département à recourir à la même entreprise pour l’ouverture d’une Mecs en mars 2021 (...)

Compte tenu de l’urgence, de la complexité des situations confiées, et de la prime de précarité versée aux intérimaire, le prix de journée accordé à l’entreprise prestataire était dans ces deux départements « plus élevé » que celui versé aux associations. Même si, selon l’élue du Calvados, « cette différence n’était pas énorme ».

Pour Olivier Richefou, l’intérim correspond au besoin des collectivités (...)

Le Gepso, conscient des « énormes difficultés » à recruter, s’inquiète pourtant du « cercle vicieux » induit par l’intérim. « Quand un intérimaire est payé le double d’un éducateur permanent, alors qu’il ne connaît pas le projet de service et dérègle la dynamique de l’équipe, cela créé une rupture d’égalité salariale et plombe encore davantage l’attractivité du secteur », estime Philippe Véga, responsable de service dans un foyer de l’enfance de Loire-Atlantique, et membre du Gepso.

« C’est exactement ce qui s’est passé à l’Hôpital, poursuit-il, les soignants ont déserté, épuisés par de mauvaises conditions de travail, et sont revenus en intérimaires, payés double salaire. Désormais on voit de jeunes éducateurs s’orienter directement vers l’intérim. »

Dérive libérale au détriment de la qualité ?

Est-ce un début de privatisation du secteur de la protection de l’enfance ? Va-t-on voir se développer des opérateurs privés comme il en existe dans le secteur des personnes âgées ? (...)