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Pourquoi le Grand Prix de Bahreïn arrange (presque) tout le monde
Article mis en ligne le 22 avril 2013

La Formule 1 revient à Bahreïn pour le Grand Prix qui se tient dimanche 21 avril. En 2011, la course avait été annulée, en pleine répression du "printemps arabe" local. En 2012, le Grand Prix avait été maintenu à la dernière minute. Et cette année, la situation n’a pas changé : la majorité chiite, qui représente 70% de la population, manifeste contre le pouvoir tenu d’une main de fer par la famille royale sunnite. Manifestations, voitures brûlées et arrestations arbitraires sont le quotidien des Bahreïniens depuis trois ans. "La Formule 1 réunit toutes les conditions pour obtenir le titre de bad boy du sport mondial, dénonçait en 2012 l’ancien champion du monde de F1 Damon Hill dans le Guardian (lien en anglais). Il est vrai que personne dans ce sport ne revendique le rôle de porte-drapeau des valeurs morales pour l’humanité toute entière…" Pourtant, cette année, tout le monde a intérêt à ce que le Grand Prix se tienne normalement..

Pour les rebelles, un coup de pub inespéré

"Cette année, les opposants au régime jouent sur les deux tableaux, analyse Jean-Paul Burdy, spécialiste de Bahreïn et professeur à Sciences Po Grenoble, interrogé par francetv info. Ils tentent à la fois de gêner l’organisation du Grand Prix, ce qu’ils n’ont objectivement pas les moyens de faire, et ils profitent de la course pour faire parler de Bahreïn dans la presse. Leur stratégie est de focaliser l’attention des médias sur un évènement important pour le régime." Ils n’ont pas trop le choix : en plus du Grand Prix, l’émirat n’accueille chaque année qu’un tournoi de tennis de seconde zone et un meeting aérien d’importance régionale. (...)

Pour le régime, une question d’affichage

La tenue du Grand Prix est une idée du prince héritier, désapprouvée discrètement par certains tenants d’une ligne dure du régime qui veulent éviter de subir chaque année une campagne de presse hostile au moment de la course, relève le blog spécialisé Bahrain Politics (en anglais). (...)

Pour la F1, "business as usual"

Certains sponsors jouent les timides : l’agence Reuters, habituel partenaire de l’écurie Williams, a demandé à ce que son logo n’apparaisse pas sur les voitures pour cette course, tout comme les whiskies Johnnie Walker et l’opérateur télécom Vodafone, relève The Turbulent World of Middle East Soccer (en anglais). Le Français Jean Todt, patron de la fédération internationale de l’automobile, s’est fait porter pâle. (...)