Bandeau
mcInform@ctions
Travail de fourmi, effet papillon...
Descriptif du site
Reporterre
Pour la Confédération paysanne, l’agriculture se sauvera par le lien avec la société
Article mis en ligne le 18 avril 2017
dernière modification le 14 avril 2017

Le syndicat agricole a tenu son congrès national les 12 et 13 avril en Bretagne. Il a affirmé le lien essentiel entre une agriculture soucieuse de qualité et une société préoccupée par son alimentation.

« Nous ne réfléchissons pas en matière d’agriculture, mais en matière d’alimentation, a expliqué à Muzillac Laurent Pinatel, le porte-parole de la Confédération paysanne depuis 2013. Nous ne souhaitons pas une politique construite uniquement par les agriculteurs, mais prenant en compte les consommateurs, les citoyens. L’agriculture doit être un service public. »
Cette manière d’aborder les questions agricoles fait partie de la culture du troisième syndicat agricole français, qui fête ses 30 ans cette année. Créé en 1987, le syndicat revendique aujourd’hui 10.000 adhérents, contre plus de 200.000 pour le syndicat majoritaire, la FNSEA (Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles). Dans la logique de cette ouverture, la Confédération paysanne a impulsé, à partir de 2003, la création des Amis de la Conf’, une association nationale ouverte aux non-paysans pour parler d’agriculture. (...)

« Quand on fait du cochon hors-sol en Bretagne, on importe du soja d’Amérique du Sud pour nourrir les bêtes. Nous avons cette vision d’ensemble, nous ne défendons pas une filière particulière, mais portons un projet de société qui va de nos éleveurs aux producteurs des pays du Sud, détaille Julien Brothier, porte-parole du syndicat dans le Morbihan. Chacune de nos actions locales porte cette dimension, à la différence de la FNSEA, le syndicat majoritaire, qui défend uniquement les filières en France. » (...)

D’un autre côté, les paysans subissent des pertes importantes de revenus, la reconnaissance qu’ils reçoivent est en berne et les suicides sont nombreux dans la profession, en particulier dans le secteur laitier. Une agriculture à deux vitesses, en somme, où les exploitations de taille moyenne s’éteignent les unes après les autres, à l’ombre des drames humains. (...)

« Cette vision d’une agriculture a deux vitesses est celle portée par Christiane Lambert, [la nouvelle patronne de la FNSEA] et par le ministre de l’Agriculture, Stéphane Le Foll, explique le porte-parole national du syndicat. Nous, nous parlons de l’alimentation, pas uniquement de l’agriculture, et souhaitons faire basculer l’ensemble de l’agriculture vers des modèles de production de qualité en matière de produits, de revenus, de conditions de travail et d’environnement. »
« Fournir des aliments de qualité à un prix accessible à tous » (...)

Pour y parvenir, la Confédération paysanne suit deux axes de travail. À l’échelle européenne, avec des primes sur la qualité des produits pour qu’ils restent accessibles au plus grand nombre. À l’échelle nationale, avec des outils législatifs sur la répartition des marges entre les producteurs et les grandes entreprises de transformation pour garantir un revenu aux agriculteurs. (...)