
Une famille de demandeurs d’asile albanaise, dont le fils est scolarisé en CE1 à l’école Albert Camus de Talence (et que ARTS suit dans le cadre de séances à la bibliothèque de l’école pour les élèves allophones), vient de se faire éloigner par la préfecture de l’hôtel Philip où elle était hébergée (très proche de l’école) et risque à terme l’expulsion du territoire. Nous venons de créer un comité de soutien à l’école Camus qui regroupe enseignants et parents d’élèves. Nous sommes soutenus par le RESF et la FCPE. Notre première action est la réalisation d’une pétition, que nous faisons signer à l’école, mais que vous pouvez signer en ligne
N’hésitez pas à prendre connaissance du texte, vous en saurez un peu plus sur leur situation, et à faire circuler largement dans vos réseaux.
Monsieur
le Préfet de la Gironde
Engin P., 8 ans, de nationalité albanaise, est un élève scolarisé à l’école élémentaire Albert Camus de Talence (33). Il est très,assidu, déjà très à l’aise en français et s’est très bien intégré dans l’école et auprès des autres élèves. Ses parents sont très impliqués dans le suivi scolaire de leur enfant et ont des contacts fréquents avec la maîtresse d’Engin.
Aujourd’hui, Engin est menacé de quitter son école, ses camarades et son enseignante car la famille a dû quitter l’hôtel qui les logeait à Talence pour être envoyés dans un autre hôtel situé à une heure de transports en commun de l’école. La France veut renvoyer la famille en Allemagne, ce qui signifie pour eux une expulsion vers l’Albanie, pays devenu très dangereux pour cette famille et qu’ils ont fui il y a trois ans maintenant.La famille P. a quitté l’Albanie en 2014, fuyant l’insécurité provoquée par les dérives mafieuses. Occupant un poste à responsabilité dans une entreprise visée par la mafia, le père d’Engin a dû fuir avec sa famille vers l’Allemagne où ils ont déposé une demande d’asile et ont été déboutés. Pendant deux ans, Engin a été scolarisé en Allemagne et toute la famille a appris l’allemand. Contraints de quitter le pays, ils sont arrivés dans l’est de la France d’où ils se sont fait renvoyer vers l’Allemagne avant même d’avoir pu déposer une demande d’asile. Chassés une seconde fois d’Allemagne avec une interdiction de territoire, ils sont revenus en France, cette fois à Bordeaux, où une demande d’asile (a été déposée). La préfecture considère cependant que c’est à l’Allemagne seule de considérer leur cas.
La famille ne peut pourtant ni retourner en Allemagne, ni revenir en Albanie où elle se sait menacée. Engin, sa petite sœur de 2 ans et leurs parents sont dans une situation très précaire : ils vont devoir quitter leur hôtel et seront sans solution d’hébergement et sans ressources.
Nous demandons expressément qu’Engin continue à être scolarisé en France et à y vivre avec sa famille.
Pour cela, nous demandons que leur situation soit régularisée, qu’ils puissent accéder à un hébergement stable, avoir accès aux soins nécessaires pour leur santé et continuer leur intégration en France.