
Les auteurs avaient été les premiers à réagir contre la constitution d’une base de livres indisponibles que l’Etat allait faire numériser. Puis certains éditeurs, de plus en plus nombreux, se sont aperçus de la supercherie, et ont découvert le pot aux roses. Le temps qui allait être perdu dans cette histoire, pour formuler les demandes de retrait, était insensé...
(...)
Aujourd’hui, ce sont les lecteurs, ou les futurs consommateurs, qui ont décidé de prendre la parole, pour refuser de devenir des ReLECTEURS, ou plus concrètement, les vaches à lait d’un système inique. « Sitôt le registre ouvert à la consultation, la forme du projet n’a fait que renforcer les craintes déjà éveillées par le fond : le piège du système de l’opt-out, si paresseux, si insultant, se resserre à chaque erreur de référencement – et il en fut relevé un nombre édifiant, en l’espace de seulement quelques jours », explique-t-on.
Alors certes, une pétition, pour demander que soit respecté le droit des auteurs, en France, cela prête à sourire. Mais c’est un rire jaune que l’on pourra avoir, en comprenant mieux les enjeux de cette numérisation décidée à se passer de l’avis des auteurs et des éditeurs, et des ayants droit, pour parvenir à ses fins.
« Si, en dépit de tous ces appels, ReLIRE et la loi qui l’encadre ne révisent pas leur copie, nous nous ferons un devoir de ne pas ReLIRE : nous refusons d’alimenter la machine aliénante, d’engraisser les abuseurs. » (...)