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France24/AFP
Dans la bataille judiciaire face à Donald Trump, l’université Harvard marque un point
#USA #Trump #universites #Harvard
Article mis en ligne le 4 septembre 2025

Une juge américaine a annulé mercredi le gel des financements de l’université Harvard décidé par l’administration Trump, qui constituait selon elle une "violation du premier amendement" de la Constitution. Alors que le président américain accuse l’université de ne pas avoir suffisamment agi contre l’antisémitisme, la juge estime qu’"il existe peu de lien entre les domaines de recherches affectés par les gels de subventions et l’antisémitisme". La Maison Blanche va faire appel.

Depuis son retour à la Maison Blanche en janvier dernier, Donald Trump accuse la doyenne des universités américaines de servir de vivier à l’idéologie "woke", un terme souvent détourné par les conservateurs pour qualifier de manière péjorative des idées progressistes en faveur des femmes et des minorités.

Grand soutien d’Israël, le président accuse également Harvard de ne pas avoir protégé suffisamment ses étudiants juifs ou israéliens lors de manifestations sur le campus pour un cessez-le-feu à Gaza.

En représailles, son gouvernement a retiré à Harvard un peu plus de 2,6 milliards de dollars en subventions fédérales, y compris dans le domaine de la santé, et a révoqué sa certification SEVIS, principal système par lequel les étudiants étrangers sont autorisés à étudier aux États-Unis.
"Violation du premier amendement"

Saisie par l’université, une juge de Boston "annule et écarte" les décisions de gel prises par l’administration, les estimant constitutifs d’une "violation du premier amendement" de la Constitution, selon le texte de son ordonnance.

Elle note en outre dans sa décision que "l’antisémitisme, comme d’autres formes de discrimination ou de préjugé, est intolérable. Et il est clair, de l’aveu même de Harvard, que l’université a été en proie à l’antisémitisme ces dernières années et aurait pu (et dû) mieux traiter ce problème". Mais en "réalité, il existe peu de lien entre les domaines de recherches affectés par les gels de subventions et l’antisémitisme", a-t-elle observé. Elle accuse au contraire l’administration d’avoir "utilisé l’antisémitisme comme écran de fumée pour mener une attaque ciblée et idéologiquement motivée contre les universités les plus prestigieuses du pays".

Le président de Harvard, Alan Garber, a souligné que cette décision validait les "arguments en faveur de la liberté académique de l’université". (...)

La bataille judiciaire entre l’université, l’une des plus prestigieuses au monde établie près de Boston, dans le Massachusetts (nord-est), sert aussi de test pour d’autres institutions d’enseignement supérieur dans la ligne de mire du gouvernement Trump.

Au moment où s’ouvrait une première audience à Boston, Donald Trump avait accusé la juge d’être une opposante notoire et Harvard "d’être antisémite, antichrétienne et anti-Amérique". L’université affirme de son côté avoir pris des mesures pour s’assurer que les étudiants et le personnel juifs ou israéliens ne se sentent ni exclus, ni intimidés sur le campus, tout en soutenant que des mesures du gouvernement fédéral "menaçaient" la liberté d’expression.

En sus du gel des subventions qui frappe Harvard, le secrétaire d’État Marco Rubio a annoncé fin juillet l’ouverture d’une enquête pour savoir si l’université se conformait à "toutes les réglementations" en matière d’échanges avec des universités étrangères. (...)