
Aminata victime et non coupable ! Alors qu’elle devait avoir enfin son titre de séjour d’un an, Aminata, la plus jeune des grévistes du 57 Bd de Strasbourg, a été interpellée à la Préfecture de Police et mise en garde à vue cette semaine. Elle est poursuivie et convoquée en correctionnelle le 17 juin à 9h parce que le parquet l’accuse d’avoir usé intentionnellement et volontairement d’un faux passeport guinéen. Aminata s’est enfuie à 17 ans de Guinée Conakry suite à une série de viols et d’abus sexuels dans sa cellule familiale. Un de ses enseignants a facilité son départ en France en la confiant à un passeur. A peine arrivée en France, ce passeur la viole et disparait avec les documents d’Aminata.
Un de ses enseignants a facilité son départ en France en la confiant à un passeur. A peine arrivée en France, ce passeur la viole et disparait avec les documents d’Aminata. Elle est juste en possession de sa carte scolaire guinéenne. Nous sommes en 2012 et Aminata fait sa première demande d’asile. Dans la plus grande précarité et vulnérabilité, elle est recrutée dans un des nombreux salons de coiffure du quartier "château d’eau". Malgré sa situation, elle est l’une des premières à se rebeller, se mettre en grève et exiger ses salaires au 57 Bd Strasbourg. S’engage alors un combat juste contre un véritable système d’exploitation et de traite des êtres humains en plein cœur de Paris. Au bout de 11 mois, s’en suivront une reconnaissance en tant que salariée et la délivrance de titres de séjour provisoires autorisant le travail. Aujourd’hui Aminata a trouvé un vrai travail, un logement et l’obtention de sa carte de séjour d’un an est imminente. Imaginez son désarroi. Alors que le ministre Bernard Cazeneuve lui avait accordé l’accès à un titre de séjour, le jour où celui-ci doit lui être délivré, elle est arrêtée comme une délinquante par les services de la Préfecture. Après trois jours de garde à vue dans des conditions inacceptables, Aminata reste formelle. Elle n’a, à aucun moment, falsifié ou acheté un passeport. (...)