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Paysans et défenseurs des animaux doivent s’unir contre l’industrialisation du vivant
Article mis en ligne le 14 novembre 2019
dernière modification le 12 novembre 2019

L’auteur de cette tribune, éleveur, plaide pour une lutte commune entre paysans et militants de la cause animale contre le « monde mortifère des productions animales industrielles », car les divisions nourrissent les « victoires des multinationales ».

Le 5 septembre dernier, l’appel lancé par L214 contre l’élevage intensif était, d’abord et avant tout, un appel à l’union des forces parmi ceux que la souffrance et l’abattage de masse d’animaux réifiés animent d’un sentiment de révolte. L’appel devait donc se comprendre comme une invitation à briser les chaînes partisanes qui divisent et minent les efforts d’opposition au monde mortifère des productions animales industrielles.

Cette main tendue, les quelques organisations professionnelles agricoles historiquement opposées à l’industrialisation du vivant ont fait savoir qu’elles n’en voulaient pas. Invoquant le bon sens et la cohérence, ces organisations ont appelé leurs adhérents et sympathisants à ne pas céder au nouveau chant transpartisan de la plus connue des sirènes animalistes. Chacun fut donc invité à contourner l’écueil et à resserrer les rangs autours de ce qui est rapidement devenue une confortable évidence. De ce genre d’évidence qui voudrait, par exemple, qu’on refuse toute forme de coopération avec ceux qui, à terme, souhaiteraient notre disparition.
Paysans et militants de la cause animale s’opposent déjà, côte à côte, aux tristes idoles du productivisme (...)

Dans le Morbihan, en l’espace de quelques mois, trois projets d’agrandissement de poulaillers industriels viennent d’être annoncés : est-il vraiment sensé et sérieux de penser que les opposants à ces projets peuvent se permettre de faire le tri dans leurs rangs, en tournant le dos à des groupes locaux de militants animalistes motivés, souvent plus disponibles que les paysans et ouverts à la coopération ? Au nom de quoi faudrait-il dédaigner ces soutiens ? La dignité ? Une forme d’orthodoxie syndicale ou de code de l’honneur paysan ? Que valent ces conventions, ces injonctions à ne pas s’ouvrir à l’altérité si la division qu’elles engendrent participe des victoires des multinationales ? (...)