
Le président de la Fédération des acteurs de la solidarité Pascal Brice, ancien directeur de l’Ofpra, a été élu en septembre dernier dans un contexte où la crise sanitaire fait basculer un grand nombre de personnes dans la précarité.
"Ils et elles ont basculé dans la pauvreté". Combien de fois a-t-on lu ou entendu cela, ces dernières semaines, ces derniers mois, malgré un plan de relance, les aides et les dispositifs de soutien inédits ? La crise économique et sociale engendrée par la pandémie a plongé dans la précarité des personnes qui ne la connaissaient pas, et aggravé, souvent, la situation de celles et ceux qui étaient déjà fragiles.
Fin octobre, plus de deux millions de foyers ont touché le RSA, une hausse de 8,5% sur un an, du jamais-vu depuis la création du Revenu de solidarité active. Et des chiffres, il y en a beaucoup d’autres. Des images, aussi, de ces hommes, femmes, jeunes, vieux, de plus en plus nombreux à recourir à l’aide alimentaire. Et puis, bien sûr, il y a les associations qui témoignent, qui alertent, mais qui disent aussi, comme la secrétaire générale du Secours populaire sur France Info, hier, qu’il y a en France une immense générosité. (...)
Actuellement, il y a près de 200.000 personnes qui sont dans des hébergements d’urgence et il manque au moins 20.000 places, écrivaient récemment dans Le Monde des élus d’Ile-de-France. (...)
« Nous nous avançons vers une panne du logement social. La mobilisation des pouvoirs publics permet qu’aujourd’hui, en période hivernale, 200.000 personnes sont herbergées en urgence. Mais la clé, c’est ce qu’on appelle dans le jargon du milieu du logement "le logement d’abord". C’est-à-dire tout faire pour que les personnes accèdent durablement au logement. A partir du moment où l’on est dans cet affaissement de la production de logement et notamment de logement très social, on a affaire à une difficulté qui mérite une réflexion collective. » (...)