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Oxfam mesure « l’empreinte pauvreté » des multinationales
Article mis en ligne le 8 juin 2011
dernière modification le 6 juin 2011

Après Unilever en Indonésie, Coca-Cola vient de faire évaluer son « empreinte pauvreté » au Salvador et en Zambie. Cette initiative, développée par Oxfam, vise à mesurer les impacts sociétaux des multinationales dans les pays pauvres. Elle est aussi l’occasion d’amorcer de nouvelles stratégies sur ces marchés émergents.

L’ « empreinte pauvreté » observe plusieurs types d’impacts tels les effets sur l’économie locale (contribution au PIB, niveau de vie des salariés, sous-traitance, emploi des pauvres…), l’exploitation des ressources naturelles, le rapport avec les institutions publiques, ou encore la contribution de l’entreprise à l’amélioration de la qualité de vie des consommateurs pauvres à travers les produits qu’elle développe. Ces impacts sont évalués selon cinq critères : niveau de vie, bien-être et santé, diversité et égalité des sexes, amélioration des conditions de vie, stabilité et sécurité(...)

L’étude ne fait que rappeler des problèmes connus concernant les salaires des sous-traitants, la sécurité des travailleurs sur les plantations, l’absence d’audits, l’impact sur les réserves et la pollution de d’eau ou le respect du droit syndical… La nouveauté réside dans l’identification d’impacts peu connus, sur l’emploi des femmes, les politiques d’achat, les petits distributeurs et vendeurs ou l’économie informelle. A la fin de son analyse, qui explore toute la chaîne de valeur, Oxfam émet aussi des recommandations. Certaines portent sur des points très précis – comprendre pourquoi les conducteurs de camion zambiens font plus de huit heures de conduite par jour par exemple -, d’autres sur la stratégie globale, comme les efforts à faire pour privilégier l’approvisionnement local ou le respect des droits syndicaux. Mais rien de contraignant dans tout cela, puisque le partenariat n’est pas assorti d’obligations. (...)

L’étude, qui cherche à mettre en lumière les effets positifs comme négatifs de la présence de Coca-Cola dans ces pays, n’a pas vocation à être critique. Ce qui peut paraître surprenant.
(...)

En analysant l’impact sur les communautés, l’empreinte pauvreté a aussi une fonction stratégique. Elle permet aux entreprises d’affiner leur positionnement sur le nouveau marché des consommateurs pauvres. « Le rapport, développé avec le soutien de l’entreprise, propose une série d’améliorations sur mesure, allant de recommandations sur de nouvelles politiques et de nouvelles pratiques, jusqu’à des idées pour le développement de nouvelles gammes de produits ciblés vers les consommateurs aux revenus modestes », peut-on lire dans la présentation de « l’empreinte pauvreté ». Mais selon Chris Jochnick, cet aspect n’est pas essentiel. « Le but de l’étude est de comprendre les impacts des multinationales sur la pauvreté. Cela peut effectivement leur ouvrir des perspectives « BOP », ce qui serait un bénéfice secondaire de l’étude ».
Néanmoins, les deux démarches se rejoignent. On peut donc s’étonner qu’Oxfam revendique ce type d’accompagnement, même si cet outil inédit, qui calcule l’impact sociétal global sur un territoire, est une initiative intéressante.

(...) Wikio