
Un collectif associatif a affirmé que plus de 1 600 enfants étaient sans abri en France, à la veille de la rentrée, mardi 30 août. Un réseau d’aide a été créé pour multiplier les mobilisations et redonner un toit aux enfants.
« On ne peut pas s’habituer à ça » : plus de 1 600 mineurs sont sans abri en France à la veille de la rentrée scolaire, a dénoncé un collectif associatif qui appelle les parents d’élèves et les enseignants à se mobiliser lorsqu’un enfant et sa famille dorment à la rue, mardi 30 août 2022.
Au cas par cas, « nous espérons que les parents et les enseignants vont s’emparer de ces situations parce qu’ils sont révoltés par la situation de leurs élèves ou de leurs camarades », a expliqué lors d’une conférence de presse Manuel Domergue, de la Fondation Abbé-Pierre. (...)
Une hausse de 86 % (...)
« des enfants qui dorment dans une voiture ou dans la rue ne peuvent pas apprendre dans de bonnes conditions », a souligné Anne-Sophie Huchard, une enseignante membre du collectif « Jamais sans toit ».
Depuis 2014, ce collectif lyonnais s’est mobilisé à une centaine de reprises en faveur de familles dont les enfants scolarisés étaient sans abri. C’est justement ce type de mobilisation dont les associations veulent encourager la généralisation, via un « réseau d’aide aux élèves sans toit » nouvellement créé.
« Sortir de la passivité »
Il s’agit de « propager des pratiques militantes » et un « cadre » d’action : l’objectif est que « les gens sortent de la passivité et du fatalisme », a expliqué Manuel Domergue.
« Goûters solidaires », concerts de soutien, appel aux élus locaux… en dernier recours, la mobilisation peut même passer par une occupation temporaire de l’école, ont-ils expliqué : les familles sans-abri sont invitées à venir dormir dans les locaux scolaires avec leurs enfants, en compagnie de militants membres de leur comité de soutien.
« En général, au bout de quelques jours ou quelques semaines, ça marche : les familles concernées finissent par obtenir un logement », a témoigné Anne-Sophie Huchard.
Au-delà de l’appel à la « vigilance collective », le collectif en appelle aux pouvoirs publics pour « qu’aucun enfant ne soit plus contraint de passer la nuit dehors ».
Or, le nombre de places d’hébergement d’urgence doit prochainement être réduit d’environ 200 000 à 190 000, a souligné Manuel Domergue : « à croire que pour le gouvernement, tant que la société ne se mobilise pas, il y a un niveau de sans-abrisme acceptable », a-t-il déploré.
Réduire les places d'hébergement d'urgence alors que tant des personnes, y compris des familles avec des enfants en bas âge, qui dorment la rue : ce sont des choix politiques honteux qui sont faits au détriment des + pauvres et accroissent les inégalités.https://t.co/4eD3BXu8J9
— LDH France (@LDH_Fr) September 3, 2022