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Nuit Debout passe à l’international
Article mis en ligne le 9 mai 2016

Les 7 et 8 mai, les partisans de Nuit debout de France et d’ailleurs se sont retrouvés pour poser les premières bases de Global Nuit debout. Une journée internationale de mobilisation est annoncée pour le 15 mai.

« Qui ne comprend pas l’anglais ici ? On peut traduire en français, en italien… » Samedi 7 mai au matin, sur les dalles taguées de la place de la République, la mobilisation se voulait internationale. Plus d’un mois après le début de Nuit debout, le mouvement s’est étendu, gagnant les banlieues de Paris et d’autres villes comme Rennes, Montpellier ou Marseille. Mais la contestation a aussi dépassé les frontières de la France et s’est installé sur les places de Belgique, d’Espagne ou d’Allemagne.

Le week-end du 7 et 8 mai était l’occasion d’officialiser cette internationalisation et de faire converger les activistes du monde entier à Paris. Les réseaux sociaux de Nuit debout appelaient dès le début de semaine les habitants du monde entier à faire « tomber les frontières et à construire ensemble un nouveau printemps global », dans un texte traduit en basque, anglais, arabe, espagnol, italien, russe, japonais ou esperanto. (...)

Dès 10h30, chacun était invité à prendre la parole dans sa langue pour partager ses expériences de luttes. En français ou en anglais, traduits par un bénévole, plus d’une trentaine de personnes sont venues s’exprimer à la tribune. La plupart ont fait le déplacement de Tours, Bayonne, St-Etienne, Noisy, mais aussi de Rouen, comme Sarah, militante de Nuit debout dans la ville normande. « On a commencé le mouvement après la manifestation du 31 mars, mais on a subi une répression violente, on a été expulsé dès l’après-midi. Depuis, on organise des assemblées citoyennes tous les jours à 18h, on occupe les places les samedis et après les grandes journées de mobilisation. On veut le retrait de la loi El Khomri, mais aussi le changement de toutes les règles. "

Venus du Luxembourg, d’Italie, d’Espagne, de Belgique, de Mauritanie, des mouvements Blockupy en Allemagne ou d’Occupy Wall Street aux Etats-Unis, le week-end a aussi permis aux activistes du monde entier de partager leurs combats. Un militant grec s’est rappelé avec émotion des insurrections sur la place de la Constitution à Athènes, un autre, Suisse, est venu s’inspirer de l’organisation parisienne dans l’espoir de faire naître un mouvement similaire à Genève le 15 mai.

Martin, de Nuit debout Londres, a raconté le problème de la privatisation de l’espace public. « Quand nous avons cherché où installer le mouvement, on s’est rendu compte que la plupart des espaces publics avaient été vendus pas plus tard que l’année dernière. Donc on s’est installé à Downing Street, devant la résidence de David Cameron, avec un mégaphone toujours disponible pour qui a envie de lui crier des choses. » (...)

« Nous sommes vingt activistes espagnols, a poursuivi Cesar, de Barcelone. En Espagne, il y a eu des lois comme la loi El Khomri, puis d’autres réformes sécuritaires pour réprimer les révoltes. On a réussi à mobiliser l’Espagne, mais pour lutter contre le libéralisme, le TAFTA, on ne peut rien faire sans un vrai réseau international de lutte. » (...)