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"Nous sommes engagés dans une spirale tragique" : le cri de colère d’un député LREM contre la réforme de l’asile et de l’immigration
Article mis en ligne le 20 avril 2018

"Injustifié", "prématuré", "inefficace"... Dans une tribune publiée sur franceinfo, le député LREM Jean-Michel Clément explique pourquoi il votera contre le projet de loi porté par le ministre de l’Intérieur, Gérard Collomb.

"Le projet de loi dont nous débattons actuellement est-il justifié ? Non, à n’en pas douter." Jean-Michel Clément, ancien député PS et désormais député LREM, fait partie des élus de la majorité en opposition frontale avec la réforme de l’asile et de l’immigration. Un texte porté par le ministre de l’Intérieur, Gérard Collomb, et actuellement examiné à l’Assemblée nationale. Dans une tribune publiée sur franceinfo, vendredi 20 avril, Jean-Michel Clément explique pourquoi il votera contre ce projet de loi. Il s’exprime ici librement.

Alors que le projet de loi était initialement baptisé "pour une immigration maîtrisée et un droit d’asile effectif", l’expression "intégration réussie" s’est, au terme des premiers débats parlementaires, invitée dans l’intitulé de la loi.

Cette nouvelle formulation résume l’idée que l’on se fait du phénomène migratoire :

 la France serait "submergée" par une vague migratoire ;

 la France accueillerait mal ceux qui cherchent chez nous une protection ;

 la France intégrerait mal ceux qui recherchent cet ailleurs protecteur.

Nombre d’avis vont dans ce sens, comme celui, éclairé, du Conseil d’Etat qui remet en cause l’opportunité d’un nouveau texte, alors que le dernier remonte à moins de… deux ans ! Un temps bien trop court pour en mesurer les effets, les bons comme les mauvais.

"Une absence de stratégie publique éclairée" (...)
Contrairement à une idée trop répandue, la France n’est pas "submergée" ; le solde migratoire est le même depuis 1975. Ceux qui frappent à notre porte sont vingt fois moins nombreux qu’au Liban, dix fois moins qu’en Allemagne. Notre pays de 67 millions d’habitants pourrait parfaitement prendre sa part et l’assumer, si nous le décidions ; et si nous décidions d’allouer "le budget du non-accueil" à un traitement digne des personnes arrivant sur notre sol.

Parce que, oui, nous accueillons mal ! Notre problème réside dans la mauvaise prise en charge de l’accueil initial, ce dont le texte de loi ne parle pas. C’est une lacune.
Jean-Michel Clément, député LREM (...)