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Notre-Dame-des-Landes : le projet d’aéroport est abandonné + discours du premier ministre.
Article mis en ligne le 17 janvier 2018

Le Premier ministre annonce ce mercredi à 13 h 30 la décision d’abandon du projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes. La victoire pour un mouvement de résistance de plusieurs décennies. Lire le discours d’Edouard Philippe. A Paris et sur la Zad, l’équipe de Reporterre vous raconte.

 13 h 30 : Le Premier ministre parle : « Le projet de Notre-Dame-des-Landes sera abandonné. » Le Premier ministre Edouard Philippe a expliqué que « les conditions se sont pas réunies pour mener à bien le projet d’aménagement d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes. Un tel projet ne peut se faire dans un tel contexte d’opposition exacerbée de la population. Notre-Dame-des-Landes, c’est l’aéroport de la division. Cette décision est logique au regard de l’impasse dans laquelle nous nous trouvons. »

Son discours complet : « Il y a 50 ans les pouvoirs publics ont identifié Notre-Dame-des-Landes pour accueillir un aéroport pour le Grand-Ouest. Pendant 50 ans le projet a été successivement relancé, remis à plus tard, reconfiguré. A coups de décisions, de reculades, de non-décisions, l’état s’est placé face à un dilemme impossible. L’indécision a laissé les partisans et opposants se monter les uns contre les autres. Quand nous sommes entrés en fonction il y a 8 mois, nous avons trouvé une situation bloquée et dangereuse pour les personnes, et pour l’état de droit ; nous aurions pu faire comme d’autres : laisser aux prochains le soin de trancher le nœud gordien.
S’il y a bien un seul point sur lequel tout le monde s’accorde, c’est la nécessité de sortir de cette situation ; nous avons décidé de trancher en sachant que si la décision avait été facile elle aurait été prise depuis longtemps.

Mon premier réflexe aurait été d’autoriser sans délais ce projet. Mais je sais aussi que les choses paraissent toujours plus simples quand elles sont vues de loin. En prenant le temps d’appréhender la situation, dans tous ses aspects, nous avons demandé à 3 personnalités expertes de dresser un rapport de la situation. J’ai ensuite rencontré plus d’une centaine d’élus. Je leur rends un hommage appuyé. J’ai voulu me rendre compte moi-même de la situation.

Il est temps désormais d’être clair dans les choix. Le gouvernement a pris la décision : les conditions se sont pas réunies pour mener à bien le projet d’aménagement d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes. Un tel projet ne peut se faire dans un tel contexte d’opposition exacerbée de la population.
Les autres projets récents (viaduc de Millau et autres) se sont tous réalisés parce qu’ils étaient largement portés et acceptés par la population. Notre-Dame-des-Landes, c’est l’aéroport de la division.

Le projet de Notre-Dame-des-Landes sera donc abandonné. Cette décision est logique au regard de l’impasse dans laquelle nous nous trouvons. (...)

Notre deuxième décision, c’est qu’il faut rétablir l’état de droit sur la zone : le gouvernement s’y engage. Nous mettrons fin à la zone de non droit qui prospère depuis près de dix ans sur la zone ; ainsi dès aujourd’hui, la demande de prorogation d’utilité publique sera retirée. La DUP deviendra caduque le 8 février prochain. les 3 routes doivent être rendues à la libre circulation. Les squats qui débordent sur la route devront être évacuées ; à défaut, les forces de l’ordre interviendront.

La vocation agricole des terres sera préservée. Les agriculteurs expropriés pourront récupérer leurs terres. Les habitants illégaux devront partir d’eux mêmes d’ici le printemps prochain. Des installations agricoles pourront avoir lieu à partir d’avril dans un cadre légal. L’État engagera une cession progressive des terres. C’est une décision d’apaisement dans une situation locale tendue. »