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Observatoires des Pratiques Policières de Toulouse et du Tarn Rapport TurboTeuf – A69 - Synthèse
#A69 #Atosca #chantier #droit #Senat #couradministrativedAppel #manifestation #repression
Article mis en ligne le 5 août 2025
dernière modification le 3 août 2025

Après un arrêt des travaux sur l’A69 suite à un jugement tribunal administratif de février 2025, puis une reprise de ceux-ci issue d’un autre jugement en date du 28 mai, la rencontre des 4, 5 et 6 juillet qualifiée de « Turboteuf » décidée suite au premier jugement, était annoncée festive.
L’analyse de cette manifestation, conçue comme une recherche participative, est l’occasion pourcomprendre :
— Les formes et les effets du discours criminalisant du Préfet du Tarn et du Ministre de l’intérieur sur les « groupes de barbares », des « fichés S » (...) qui ne veulent que détruire ou casser du flic »… » clamés dans tous les médias plusieurs jours avant et pendant l’événement. Ces discours assimilant écologistes et éco-terroristes, telles des prophéties auto-réalisatrices et déjà présents dans les précédentes manifestations de Sainte-Soline contre l’A69, ont légitimé à l’avance l’ensemble des actions visant à réduire les libres expressions contre un projet qualifié d’écocide par les associations.

Ces discours catastrophistes et alarmistes, largement repris par la Presse, ont perduré tout le week-end.
Pourtant, les observateur·es ont été témoins de la présence de policiers infiltrés, déguisés en « zadistes », dans la manifestation et les réunions préparatoires. Donc, parfaitement au courant des intentions pacifiques des manifestant·es, les autorités ont dupé la presse et la société civile. Ce rapport en fait état.
— L’hyper-militarisation de l’espace où les citoyen·nes qui expriment leur opposition au projet sont nommés ennemis, adversaires et accusés de vouloir « casser du flic » et de basculer « dans la sédition et l’ultra-violence ». Les autorités ont mis en place un dispositif de sécurité exceptionnel : plus de 1 500 gendarmes et policiers selon la préfecture, des véhicules blindés, hélicoptères, drones, avion, canons à eau, équipe cynophile, encerclement du site du château de Scopont avec de nombreuses fouilles et interdiction stricte des manifestations sur un large périmètre. Plus de 100 grenades ont été tirées dont un bon nombre au milieu des manifestant·es.

La gestion sécuritaire de la Turboteuf, qui a rassemblé un petit millier de manifestant·es, confirme une transformation profonde du rapport entre État et contestation : ce n’est plus l’acte violent qui justifie la répression, mais la simple possibilité de résistance collective. En criminalisant l’écologie politique, le gouvernement participe à réduire les marges de la démocratie, tout en façonnant une opinion publique conditionnée et alarmée par des menaces souvent inexistantes.
Pour les rédacteurs·trices de ce rapport, la dénonciation de ces logiques autoritaires ne relève pas d’une posture idéologique mais d’un constat partagé par nombre d’observateurs indépendants, juristes et ONG ; et ceci jusqu’au rapporteur spécial de l’ONU. En cela, la gestion policière de la « Turboteuf » n’est pas un épiphénomène, mais bien un symptôme d’une dérive structurelle.
Les entraves au Droit de manifester et au travail d’observation des pratiques policières
Outre les multiples entraves, dont la manipulation par la peur, pour empêcher les manifestant·es de rejoindre l’événement qui avait lieu dans un lieu privé suite à son interdiction par le Préfet, les policier·es et gendarmes, sur ordre, ont aussi entravé la mission des observateur·es indépendant·es de l’OPP ; notamment et leur confisquant leur matériel de protection (casques, masques et lunettes de protection…).
Ce faisant, Préfet et ministre s’opposent aux recommandations officielles notamment le « Pacte international relatif aux droits civils et politiques des Nations Unies » du 17 septembre 2020 » (...)

Lire aussi :

 (Libération)
Mobilisation contre l’A69 : des policiers « infiltrés » et « déguisés en zadistes »

Dans un rapport rendu public ce vendredi 1er août, consulté par « Libération », l’Observatoire des pratiques policières de Toulouse accuse la préfecture du Tarn et le ministre de l’Intérieur d’avoir « menti à la presse et à la société civile ».

En bermuda, le visage masqué, ils apparaissent fugitivement en arrière-plan d’une photo lors du dernier rassemblement des opposants au chantier de l’A69, le 5 juillet, à 15 h 41. Contrairement aux autres manifestants saisis sur ce cliché pris à la volée par le photographe indépendant Alain Pitton dans le parc du château de Scopont, dans la vallée du Tarn, les deux hommes ne s’amusent pas à souffler des bulles de savon. Il s’agirait en réalité de policiers « infiltrés » et « déguisés en zadistes », selon l’Observatoire des pratiques policières (OPP) de Toulouse. (...)