
Les travaux de construction de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes pourront juridiquement commencer à partir de 2014, a annoncé lundi la préfecture de Loire-Atlantique.
Quatre arrêtés environnementaux, deux en matière de loi sur l’eau et deux sur la biodiversité, qui autorisent le début de travaux préalables, vont être « très prochainement signés », a dit le préfet de Loire-Atlantique, Christian de Lavernée, lors d’une conférence de presse.
« Ce chantier va commencer l’année prochaine », a précisé de son côté le directeur de la Direction générale de l’aviation civile (DGAC) Patrick Gandil. « L’affaire est trop importante pour que l’autorité publique donne des rendez-vous à qui que ce soit sur le calendrier, à aucune étape que ce soit », a ajouté le préfet.
L’autorité publique ne se laissera « imposer de contraintes ni dans le sens d’un retardement ni dans le sens d’une accélération du projet », a-t-il dit. « C’est un dossier qui avance pas à pas, tranquillement et sereinement », a commenté lundi le Premier ministre Jean-Marc Ayrault, ancien député-maire de Nantes, en marge d’une visite à Alger.
Les trois principales associations d’adversaires au projet, l’Acipa, le Cedpa et l’Adeca, ont donné un « carton rouge » à ce « feu vert » dans un communiqué commun. Elles ont dénoncé « la concertation qui n’a eu lieu que dans la forme » et « l’impossible confiance envers un État qui est juge et partie », réclamant une expertise indépendante des dernières études apportées au dossier notamment par la DGAC.
« Venir aujourd’hui ou demain reprendre les travaux serait mettre le feu aux poudres », a estimé la présidente du Cedpa Françoise Verchère lundi, se déclarant « impatiente » que les arrêtés environnementaux soient signés afin qu’ils puissent être contestés juridiquement.
Si les arrêtés font l’objet d’un « référé suspension », comme les opposants ont manifesté à plusieurs reprises l’intention de le faire dès leur publication, la procédure juridique qui s’ouvrira « suspendra l’autorisation » de travaux, a précisé Christian de Lavernée. Les travaux attendront alors, pendant deux mois au moins (délai juridique minimum, ndlr), l’examen de ces recours, « ultime confrontation juridique très importante », selon le préfet.
En outre, les transferts d’espèces protégées préalables aux travaux ne peuvent se faire qu’à des saisons précises. Les batraciens, en particulier les tritons crêtés, devenus symboliques de la lutte anti-aéroport, ne peuvent être transférés qu’entre février et mai, les espèces végétales parmi lesquelles les fluteaux nageants, en juin ou juillet et les capricornes, insectes réfugiés dans certaines souches de chênes, ne peuvent l’être qu’à l’automne.
Une commission du dialogue a rendu en avril 2013 des conclusions demandant des études supplémentaires et des garanties sur les compensations environnementales, auxquelles la préfecture estime désormais avoir répondu. (...)