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Libération
Migrants, réfugiés... face à l’exode. Père Philippe, la part du pauvre
Article mis en ligne le 1er novembre 2021

Le prêtre jésuite a entamé une grève de la faim à Calais pour soutenir les migrants.

Il n’avale plus rien depuis le 11 octobre, 16 heures, sauf de l’eau. A 72 ans, le père Philippe, aumônier du Secours catholique du Pas-de-Calais, fait la grève de la faim pour dénoncer le sort et les conditions de vie réservés aux migrants. Comment se porte-t-il au quatrième jour sans repas ? « Comme d’habitude ! » Ce matin, dans l’église Saint-Pierre, dans le centre-ville de Calais, le prêtre jésuite apparaît paisible. Regard espiègle. Voix douce, tantôt plus dure : « Tous les discours qui nous gavent pour nourrir le rejet de la migration : on n’en veut pas ! »

Pour lui, la première victoire est déjà acquise : « Des Français et des Françaises blancs témoignent que les atteintes aux personnes exilées leur importent. La maltraitance infligée à leurs corps touche les nôtres. » Le sien est grand, longiligne. Philippe Demeestère débarque parmi ces déracinés de passage à Calais un jour de février 2016. « Tu n’irais pas voir ce qu’il se passe là-bas ? » lui suggère son supérieur jésuite, huit mois avant le démantèlement de la grande « jungle », alors plus important bidonville de France. Sans mission précise, il quitte Nancy pour apporter son aide à ces milliers d’hommes, de femmes et d’enfants en route pour l’Angleterre. « Je suis arrivé là comme tous ces mômes : seul, juste avec mon corps. »

Qu’espère-t-il obtenir en se privant ainsi de toute nourriture ? « Nous avons des revendications modestes qui n’obligent pas le partenaire à se déculotter. » (...)