
Après l’arrestation de Pia Klemp, capitaine du Sea-Watch, pour “suspicion d’aide et de complicité à l’immigration illégale”, et alors qu’elle est jugée en Italie, c’est au tour de la capitaine Carola Rackete d’être persécutée par les autorités Italienne.
Le 12 juin cinquante-trois personnes ont été secourues dans les eaux internationales à bord d’une embarcation pneumatique. Plus tard dans la journée, dans une tentative sans précédent de rendre Sea-Watch complice d’une grave violation des droits de l’Homme, la soi-disant Garde côtière libyenne avait désigné Tripoli comme port sûr et demandé au navire de refouler illégalement les survivants en Libye. Le ministre italien Matteo Salvini, qui a exigé très sérieusement que Sea-Watch suive les instructions libyennes, a même provoqué une réaction sans appel de la commission de l’UE : “Tous les navires battant pavillon d’un pays membre de l’’UE sont tenus de respecter le droit international en matière de recherche et de sauvetage, y compris la nécessité d’amener les personnes secourues dans un lieu sûr. La Commission a toujours dit que ces conditions n’existent pas actuellement en Libye.” Toutefois, la Commission n’a donné aucune indication quant à un lieu sûr dans lequel pourrait s’effectuer le débarquement.
Alors que le ministre Italien de l’Intérieur Matteo Salvini échappe lâchement aux poursuites pour enlèvement dans les affaires du Diciotti et du Sea-Watch 3, Sea-Watch est prêt à assumer l’entière responsabilité de l’application des droits humains, du droit de la mer et de la constitution italienne.
« Nous continuerons à sauver des vies en mer. Nous n’abandonnerons pas et défendrons la solidarité contre toute politique inhumaine et raciste de la part d’hommes politiques isolés ou des institutions européennes. »
La bataille judiciaire à l’encontre de Pia Klemp et de Carola Rackete est parallèle au changement de politique européenne face au drame des traversées clandestines de Libye vers l’Italie, faites d’embarcations pleines à craquer de femmes, d’enfants et d’hommes en détresse. Désormais le Conseil de l’Europe prône une collaboration avec les autorités libyennes. (...)
Rassemblement de Soutien au Sea-Watch pour demander la libération de Carola Rackete mercredi 3 juillet à 18h30 devant le consulat d’Italie (rue d’Alger 13005) !