
Ce dossier, qui avait suscité un scandale dans le monde du journaliste début 2019, a été clos par le Parquet de Paris qui considère les infractions insuffisamment caractérisées.
(...) Tout était parti d’une enquête du site Checknews de Libération. De nombreux internautes avaient alors accusé plusieurs ex-membres du groupe Facebook, essentiellement des journalistes et des communicants, et d’autres personnes extérieures, de les avoir harcelés sur internet au tournant des années 2010. D’autres affirmaient encore que des « meutes » numériques avaient été lancées à leur poursuite à la suite d’insultes proférées publiquement. (...)
Des montages photo ou vidéo injurieux, des insultes anonymes ou encore des « enregistrements sarcastiques », avaient été dénoncés pêle-mêle et attribués au groupe. Face au retentissement de l’affaire, certains des mis en cause, dont les noms avaient été dévoilés publiquement, avaient rapidement publié des excuses, regrettées a posteriori par certains.
« On était prêts à tout pour que ça s’arrête », avait expliqué à l’AFP l’une des membres de cette « ligue » qui comprenait des hommes et des femmes. D’autres avaient aussi plaidé l’existence d’une parole plus débridée sur Internet au début des années 2010.
De nombreux journalistes licenciés
Sur le plan pénal, SOS Racisme avait saisi la justice, imité quelques semaines plus tard par l’association Prenons la une, qui milite pour l’égalité femmes-hommes dans les rédactions. Le parquet de Paris avait ouvert une enquête en mars 2019, confiée à la Brigade de répression de la délinquance de proximité (BRDP). (...)
D’autres personnes s’estimant victimes de ce cyberharcèlement avaient renoncé à des plaintes par peur de représailles en ligne, avait indiqué à l’AFP une source proche du dossier.
L’écho de cette affaire avait entraîné le licenciement de certaines des personnes mis en cause. Depuis, Libération et Les Inrocks ont été condamnés par le conseil des prud’hommes de Paris pour le licenciement de deux de leurs journalistes. Le quotidien a fait appel. (...)
Un débat nécessaire sur le sexisme dans le journalisme
Alexandre Hervaud, un autre journaliste de Libération écarté, a lui été débouté aux prud’hommes. Il a fait appel. (...)
« C’était supposément le #MeToo du journalisme, et aujourd’hui personne ou presque ne souhaite en parler », a affirmé un autre mis en cause, préférant garder l’anonymat. « On a mis tout le monde dans le même sac dans cette affaire qui ne reposait pas sur grand-chose », selon lui.
Au-delà du cas précis, l’affaire avait provoqué un important débat sur le sexisme dans le milieu journalistique. Des affaires de harcèlement ou de sexisme avaient éclaté à franceinfo, Vice, Télérama, au Monde, mais également au Huffington Post. (...)