
Monsieur le Premier ministre,
Dans la perspective d’une élection présidentielle en France, il est de coutume que les plus hauts représentants de l’Etat français programment une tournée en Afrique.
Nous ne saurions nous prononcer sur le véritable objet de celle que vous effectuez au Gabon, tant les relations qui « unissent », ou plus précisément, qui ligotent le Gabon à la France sont décidées dans vos palais et ceux de vos amis personnels, à l’exclusion du peuple gabonais. Monsieur le Premier ministre,
Consciente de la nature véritable des relations France-Gabon, la société civile engagée vient, par la présente lettre ouverte, vous exprimer son sentiment profond, avec l’espoir que, contrairement à l’usage, vous aurez enfin l’intelligence politique de les intégrer dans votre définition des intérêts de la France.
Car, Monsieur le Premier ministre, la société civile gabonaise est consciente que la classe politique française, aveuglée par la défense de ses intérêts, méprise encore la conscience et l’intelligence des peuples du monde.
En effet, Monsieur le Premier Ministre plus de 50 ans après son indépendance, le Gabon est à la croisée des chemins, le pays est plongé dans une désolation indescriptible dont les maitres mots sont entre autres :
– L’état de délabrement généralisé des infrastructures essentielles (routes, écoles, hôpitaux, habitat) ;
- La dégénérescence de 75% de la population ;
- Les crimes économiques notamment la corruption, érigée en système de gouvernance : Cette corruption touche toutes les sphères du régime : la famille Bongo particulièrement s’est accaparée de toutes les ressources matérielles et financières de l’Etat gabonais qui est de ce fait victime d’un pillage et d’une spoliation à grande échelle et sans vergogne….
Dans le même registre, les membres du gouvernement et les responsables des institutions affiliés au Parti Démocratique Gabonais au pouvoir détournent les budgets qui leur sont alloués.(...)
Monsieur le Premier ministre,
Le Gabon est votre comptoir. Mais les Gabonais aspirent, contre votre volonté, à prendre en main leur destin. La société civile gabonaise veut solennellement vous mettre en garde en vous affirmant notre ferme détermination à nous réapproprier nos droits, nos libertés, notre souveraineté, notre pays par tous les moyens.
Au regard de ce qui précède, la société civile gabonaise à l’instar de ses soeurs du Niger, du Sénégal, de la Guinée Conakry… dit : « ça suffit comme çà ! » et décide de prendre ses responsabilités pour faire de notre pays, un Etat de droit, un Etat démocratique où il fait bon vivre.
Les gabonais veulent enfin se reconnaitre dans leur dirigeants par la prise en compte de leur vote car jusque là, les élections ont été toujours émaillées de fraudes et d’incidents multiformes. (...) Wikio