Bandeau
mcInform@ctions
Travail de fourmi, effet papillon...
Descriptif du site
Greek Crisis
Les votants du Pirée
Article mis en ligne le 26 mai 2014

Les Grecs ont voté en assez massivement. SYRIZA a certes remporté la première place (26,5%) devant la Nouvelle démocratie d’Antonis Samaras (22,8), le parti de la Gauche radicale a incontestablement remporté la bataille de l’émotion et surtout, la présidence de la Région d’Athènes (Attique, 50,8%). Cependant, l’Aube dorée (9,41%) devient... indiscutablement la troisième force politique du pays.

(...) Le moment historique n’a pas été à la hauteur de notre chute en fin de compte, ainsi, les analystes habituels à la télévision, ont encore répété certains truismes décidément inépuisables comme par exemple, “le peuple Grec s’est montré bien sage dans la mesure où aucune formation politique ne peut se satisfaire entièrement des résultats de ce dimanche”. Bien sage... à l’euphémisme suffisamment doux. (...)

Je note que Theodoros Dritsas, le candidat SYRIZA, connu pour son calme olympien avait été éliminé du premier tour des municipales et que presque partout au Pirée, (trop) vieille ville ouvrière, le KKE (PC grec, 6% au niveau national) a été devancé par l’Aube dorée une fois de plus. (...)

Visiblement, l’heure de SYRIZA n’a pas sonné et encore moins celle de la Gauche, dans la mesure où le KKE, d’ailleurs isolationniste ne se renforce guère, et que les autres mouvements de Gauche (ANTARSYA et le Plan B notamment), s’avèrent au vu des résultats, électoralement insignifiants.

Les plus attentifs d’entre-nous, auront aussi remarqué que de son côté, le parti de l’Aube dorée serait sur le point de se “normaliser”, par exemple, un universitaire de la ville de Patras estampillé aubedorien a participé aux élections locales, tandis que l’héritage nettement néonazi du mouvement est... banni de sa façade. (...)

L’été... se poursuivra. Nos tableaux alors vraiment quelconques seront toujours vendus sur le marché aux puces d’Athènes dimanche prochain et ainsi dimanche d’après. Les élections auront “circulé” et le mémorandum IV tombera avec les prochaines pluies dans quatre mois, visiblement loin, très loin des convives des plateaux de télévision, mais certainement plus près des stades comme jadis... des hippodromes de l’autre Empire.

Symmaque (Quintus Aurelius Memmius Symmachus), préfet de Rome en vers 384 de notre chronologie, confronté en son temps aux questions temporelles de la vie politique, n’est plus. Il a été très éloquent dans ses “Relationes” (notamment “Relatio III”), textes rédigés à l’attention de l’empereur. Symmaque avait ainsi usé de toute son influence pour tenter de freiner l’expansion du christianisme mais alors en vain.

L’histoire ne se répète pas... sauf pour les enfants du Pirée.