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France culture
Les médias et l’école contre les fausses informations
Article mis en ligne le 17 mars 2017

Diffusées massivement sur les réseaux sociaux, les fausses informations sont accusées d’avoir influencé l’élection présidentielle américaine. En France, des médias multiplient les initiatives contre ce phénomène. A l’école aussi, les enfants bénéficient d’une éducation aux médias.

Tandis que la confiance dans les médias en France est au plus bas selon un récent sondage et que la consommation de l’information se fait de plus en plus sur les réseaux sociaux, les fausses informations se multiplient à l’approche de l’élection présidentielle en France.

  • Hillary Clinton était gravement malade pendant la campagne présidentielle américaine.
  • La France a réservé près de 80.000 logements sociaux aux migrants.
  • L’épisode de pollution qui a touché la France en fin d’année 2016 avait pour origine des usines à charbon allemandes.

Ces trois informations sont fausses. Pourtant, plus de 30% des Français les ont jugées "vraies" selon le baromètre annuel de Kantar-Sofres pour La Croix. Désormais, l’internaute s’y perd entre les contenus provenant de sites parodiques d’information, des sites d’extrême-droite ou encore de sites complotistes. (...)

Pour aider les lecteurs à s’y retrouver, ou du moins à adopter les bons réflexes, plusieurs médias français disposent d’équipes de journalistes chargés de démonter les fausses informations qui circulent et qui sont très partagées sur internet. C’est le cas au sein du quotidien Libération, avec la rubrique "Désintox", et au Monde avec les "Décodeurs"

Au départ, il s’agissait de vérifier les propos tenus par les politiques. Désormais, la vérification s’est étendue à ce qu’Internet contient de plus mensonger. Sur les sites de Libération et du Monde, les lecteurs tombent désormais quotidiennement sur des articles dont le titre commence par "Non," suivi de la fausse affirmation faisant l’objet de la vérification.

Le journal Le Monde est allé plus loin que ces articles de "fact-checking" pour proposer aux internautes un outil d’aide à la navigation : Décodex. (...) Le Décodex répertorie plus de 600 sites d’informations. L’outil permet aussi de savoir "comment remonter à la source d’une information, vérifier une image, vérifier une vidéo" (...)

A LIRE / A ÉCOUTER Les médias français à la chasse aux informations trompeuses. (Le Choix de la Rédaction) (...)

Après le lancement du Décodex, Le Monde a été très critiqué. Par les sites catégorisés "orange" ou "rouge", mais aussi par des confrères qui dénoncent la posture de "juge et partie" du journal. D’autres considèrent que le fait de labelliser en vert des sites jugés fiables revient à inciter les lecteurs à aligner leur pensée sur la ligne éditoriale du média en question.

La charge la plus partagée venant de Frédéric Lordon. (...)

Sur les réseaux sociaux, le sujet a suscité également des critiques, notamment sur l’objectivité des faits (...)

"Notre intention ce n’est pas de faire basculer des gens, de les faire revenir dans le ’droit chemin’ ou que sais-je", se défend Adrien Sénécat.

"On est journalistes, ce qui nous intéresse c’est que les faits vérifiés soient à disposition du plus grande nombre. Ensuite chacun en fait ce qu’il veut".

Les journalistes du Monde ont malgré tout pris en compte certaines remarques des internautes et ont apporté des modifications au Décodex. Dans sa nouvelle version, l’outil abandonne désormais la couleur verte pour les sites jugés fiables, mais garde le rouge et l’orange pour alerter les internautes sur des sites véhiculant de fausses informations.

Par ailleurs, le Monde et une quinzaine de médias français se sont associés pour lancer "CrossCheck", en partenariat avec Facebook, et Google, pour travailler ensemble sur les fausses informations, et ainsi éviter les critiques. On y retrouve notamment l’AFP, France Télévisions, Libération, Ouest-France, etc.. Le but est d’apporter une "réponse collective entre médias" sur la vérification des fausses informations et permettre aux lecteurs d’avoir "plusieurs sons des cloches".

L’éducation aux médias

Les initiatives pour lutter contre les fausses informations se développent aussi chez les jeunes publics, en milieu scolaire. C’est ce qu’on appelle l’éducation aux médias. Depuis plusieurs années, des enseignants, souvent personnellement très intéressés par l’univers médiatique, organisent des sorties ou des rencontres sur le thème des médias. (...)

"Accompagner les enseignants et les élèves face à l’infobésité"

Au-delà des initiatives locales, l’éducation nationale propose depuis de nombreuses années des modules d’éducation aux médias. C’est dans ce sens qu’a été créé en 1983 le Centre de Liaison pour l’Éducation aux Médias et à l’Information (CLEMI). (...)

Autre public visé : les parents.

"On pense que l’éducation aux médias permet de créer le continuum pédagogique entre le temps scolaire et le temps hors-scolaire" (...)

Avec toutes les initiatives locales, les évènements nationaux comme la semaine des médias et de la presse à l’école, et la loi de 2013, l’objectif est que tous les élèves puissent bénéficier d’actions en faveur de l’éducation aux médias. D’ailleurs, le thème de l’édition 2017 de la semaine des médias à l’école, qui démarre le 20 mars est : "D’où vient l’info ?" (...)

Lire aussi : Militant raciste et employé de Canal+ ? Un bel exemple de “fake news” made in FN