
Les journalistes du média Taranis News, Gaspard Glanz et Hannah Nelson-Gabin, interpellés à de multiples reprises en manif, portent plainte pour « atteinte arbitraire à la liberté individuelle par personne dépositaire de l’autorité publique ».
« En 2020, dans 80% des manifs que j’ai couvert, je me suis retrouvé en garde à vue ! », lance remonté le journaliste Gaspard Glanz. Ras-le-bol ! Il porte plainte pour « atteinte arbitraire à la liberté individuelle par personne dépositaire de l’autorité publique », « abstention volontaire de mettre fin à une privation de liberté illégale » et « entrave à la liberté d’expression et du travail ».
Le journaliste dénonce plusieurs interpellations et gardes à vue « pour rien » et « aux prétextes toujours ubuesques ». « Cette plainte c’est pour qu’on me foute la paix et que je puisse enfin faire mon travail », explique le journaliste. « Il y a un véritable harcèlement depuis trop longtemps, peut-être que maintenant qu’il y a une instruction en cours, ils feront plus attention à ce qu’ils font », déclare Gaspard Glanz.
Sa collègue, Hannah Nelson-Gabin, porte aussi plainte pour « atteinte arbitraire à la liberté individuelle par personne dépositaire de l’autorité publique », mais également pour « abus de confiance, destruction de biens privés, violences volontaires par personnes dépositaires de l’autorité publique, et extorsion par personne porteuse d’une arme et en bande organisée ».
Interpellations en tout genre (...)
« Ce que vous allez faire les uns les autres, c’est que vous allez me passer votre matériel de protection (…) on va tout mettre dans un sac (…) et ça vous sera restitué (…) au commissariat du 14ème arrondissement (…) Vous me remettez le matériel et vous y allez ou vous terminez au commissariat. »
Hannah Nelson-Gabin remet alors aux policiers son masque, son casque, et ses lunettes. À l’issue du rassemblement, elle se rend au commissariat comme indiqué… où on lui apprend que son matériel a été détruit. (...)
« quand la deuxième arrestation arrive, et qu’on me vole mon matériel, c’était un peu la goutte d’eau ». Pour elle, cette plainte est surtout symbolique : « même si on n’abouti pas à quelques chose, on va aller au bout, pour ouvrir le débat sur les attaques des journalistes, les lois actuelles, et les violences policières en général ». Elle poursuit :
« Il ne faut pas que cela tombe dans l’oubli et montrer que l’on ne se laisse pas faire. »
Gaspard Glanz abonde. Cette plainte est pour lui « un moyen pour que les gens comprennent ce qu’il va se passer avec la PPL [proposition de loi sur la sécurité globale]. Il y a la loi et la réalité derrière, sur le terrain », ajoute-t-il.
« J’espère quand même qu’une enquête aura lieu et qu’il y aura des sanctions », déclare Raphaël Kempf qui les représente avec sa consoeur Aïnoha Pascual. « On veut aussi savoir qui prend ses décisions et que ces personnes soient poursuivies » (...)