
Les membres du Collectif pour le droit des enfants roms à l’éducation (CDERE) déplorent le fait qu’une fois de plus, à la rentrée scolaire 2015, la majorité des enfants vivant dans des bidonvilles, dans des squats et à la rue ne seront pas à l’école. Ces enfants, « invisibles » pour les autorités, sont privés d’un droit des plus fondamental : le droit à l’éducation. Selon le rapport de l’Unicef publié en juin 2015, ces enfants seraient environ 9 000 en France aujourd’hui.
Cet été a encore été le théâtre de nombreuses expulsions d’habitants de bidonvilles et de squats. En juillet, ce sont au moins 30 lieux de vie soit plus de 2 800 personnes dont 800 enfants qui ont été expulsés. Ces expulsions mènent comme toujours à des ruptures des parcours scolaires. Les enfants expulsés retrouveront-ils le chemin de l’école ?
A Saint-Ouen, les enfants expulsés de l’ancien village d’insertion commenceront l’année scolaire dans la rue. D’autres, à Bobigny, à Ivry, Nantes, Bordeaux, au Havre, à Marseille, à Chelles ou encore à La Courneuve, ne pourront sûrement pas retourner dans leurs écoles.
Les dysfonctionnements et illégalités constatés et dénoncés par le CDERE ont été l’objet d’une condamnation de l’Etat et des collectivités locales par un Tribunal d’opinion pour violation des droits des enfants roms, le 27 juin 2015. Si cette condamnation des actes discriminatoires envers les enfants est symbolique, les entraves au droit sont bien réelles : demandes abusives et illégales de documents non prévus par la loi de la part des administrations, délais d’attente trop longs, refus illégaux d’inscription par des maires, expulsions sans solution d’hébergement et de relogement.
Nous ne tolérerons aucun refus ou retard d’inscription. Le droit à l’éducation doit s’appliquer à toutes et tous, partout sur le territoire national.
Paris, le 31 août 2015
Le Collectif pour le droit des enfants roms à l’éducation