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le Monde
Les bouquinistes de Paris se verraient bien au patrimoine culturel de l’Unesco
Article mis en ligne le 26 avril 2018

La décision de présenter un dossier de candidature relève du ministère de la culture qui ne peut en présenter qu’un seul tous les deux ans. Et beaucoup sont en lice.

Sur les quais de la Seine, chaque jour, flâneurs et visiteurs de la capitale peuvent s’attarder devant les quelque 300 000 livres d’occasion, gravures, revues vendus chez les 210 bouquinistes de Paris. Les bords du fleuve sont les seuls au monde à offrir cette librairie à ciel ouvert. Mais depuis longtemps, les porte-clés, tours Eiffel et autres souvenirs touristiques disputent la place aux ouvrages anciens dans les coffres en bois vert wagon.

La Ville de Paris dresse des procès-verbaux aux marchands qui déballent trop de babioles sur leurs étals. Mais les contrôles ne suffisent pas à enrayer un commerce attrape-touristes.

« Ces objets sont un mal nécessaire pour nous permettre de vivre, même si chacun d’entre nous ne devrait consacrer qu’une boîte sur quatre à la petite brocante, en vertu du règlement municipal », rappelle Jérôme Callais, président de l’association culturelle des bouquinistes de Paris.
Pour freiner cette dérive, ce passionné de littérature pense avoir la parade. M. Callais milite pour l’inscription des bouquinistes à l’inventaire du patrimoine culturel immatériel (PCI) de l’humanité établi par l’Unesco. « Le dernier petit métier de Paris » mériterait de figurer au registre des arts et traditions populaires de l’Organisation des nations unies pour l’éducation et la culture, plaide-t-il. (...)

« La richesse du patrimoine culturel immatériel français met paradoxalement la France dans une situation délicate, explique au Monde le ministère de la culture. La liste des dossiers éligibles est longue. Ce qui suppose une instruction minutieuse des candidatures pour que les chances de succès de la procédure d’inscription soient maximales. »

La France ne peut déposer qu’une seule candidature au PCI de l’Unesco tous les deux ans. Sous réserve que la ministre de la culture sélectionne ce dossier parmi beaucoup d’autres, il n’est pas certain qu’il soit retenu par l’organisation internationale. « Le projet est intéressant mais la porte sera très étroite », prévient Laurent Stefanini, ambassadeur de France auprès de l’Unesco.

« Trésor extraordinaire »
L’activité des bouquinistes devra être, au préalable, inscrite à l’inventaire français du patrimoine culturel immatériel. L’instruction prend entre huit mois et deux ans. Ce qui renverrait la possibilité d’un éventuel dépôt de leur dossier à l’Unesco au plus tôt en 2021, voire 2023.