A 45 ans, Kamel Daoudi en est à son 7ème changement d’assignation à résidence. Cette fois-ci, c’est à Aurillac que la justice française a décidé de l’envoyer. Dans cette ville de 25 000 habitants à plusieurs centaines de kilomètres de sa compagne et de ses quatre enfants, le sentiment d’isolement est omniprésent.
Depuis la sortie de prison de Kamel Daoudi, les autorités françaises ne lui reprochent plus rien. Tout ce qu’elles souhaitent apparemment, c’est qu’il quitte le territoire français. Mais il risque d’être torturé s’il retourne en Algérie un pays qu’il a quitté à l’âge de 5 ans. Quant aux nombreuses démarches qu’il a entreprises dans le passé auprès d’autres pays, elles ont toutes échoué. Depuis 12 ans, il est malgré tout assigné à résidence, loin de sa famille depuis plus de trois ans. Il ne peut plus vivre librement. Cette situation est d’autant plus contraignante qu’il a l’obligation de pointer à la gendarmerie plusieurs fois par jour et de respecter un couvre-feu. Pourtant, aucun chef d’accusation spécifique n’est retenu contre lui. Aucune raison n’appuie donc cette décision.
Les dérives de l’assignation à résidence en France (...)
Le cas de Kamel Daoudi met en exergue les dérives de la lutte anti-terroriste en France ainsi que les conséquences très lourdes de l’assignation à résidence quand les personnes concernées ne peuvent la contester efficacement en justice. (...)
Dans le cas de Kamel Daoudi, son assignation à résidence sur une durée aussi longue constitue une peine privative de liberté arbitraire, qui devrait être levée immédiatement, à moins que les autorités françaises n’aient des éléments de soupçon sérieux à son encontre. Les attaques commises par des personnes ou groupes armés à l’encontre de civils partout dans le monde, que l’on qualifie d’attaques terroristes, constituent de graves violations des droits humains.