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Les Délinquants Solidaires veulent en finir avec la chasse à l’homme contre les réfugiés
Article mis en ligne le 11 février 2017

Le collectif Délinquants Solidaires a organisé le 9 février un rassemblement Place de la République à Paris, pour dénoncer le délit de solidarité. Des bénévoles poursuivis en justice pour aide aux réfugiés ont pris la parole devant une centaine de personnes. Un rassemblement organisé la veille de la condamnation par Cédric Herrou à 3 000 euros d’amende pour aide à l’entrée et au séjour d’étrangers en situation irrégulière.

La date de leur rassemblement n’a pas été choisie au hasard. La veille, se tenait le procès de Jean-Luc Munro, conseiller municipal écologiste à Loos (59), membre du Comité Citoyen Loossois agissant auprès des Roms, poursuivi pour avoir percuté un agent de police avec son vélo, soit une “violence à agent dépositaire de l’autorité publique avec arme par destination“. L’arme est donc le vélo sur lequel il était pour se rendre dans un campement de Roms où une opération policière était en cours. Le 9 février, c’était aussi la veille du délibéré dans le procès de Cédric Herrou. Cet agriculteur, membre d’un collectif qui aide les migrants à passer par la vallée de la Roya, près de Vintimille en Italie, était poursuivi pour aide à l’entrée et au séjour d’étrangers en situation irrégulière. Il a écopé ce 10 février d’une amende de 3 000 euros.

Pour lutter contre cette répression de la solidarité, plus de 350 organisations associatives, syndicales, nationales et locales, se sont regroupées dans le collectif baptisé Délinquants Solidaires. Leur slogan ? “Si la solidarité avec les étrangers est un délit, alors nous sommes tous délinquants”. Des associations signataires d’un manifeste publié le 12 janvier 2017 étaient présentes ce jeudi place de la République à Paris : parmi elles, Attac, la Cimade, Emmaüs, RESF (Réseau Éducation sans Frontières), la LDH (Ligue des Droits de l’Homme). D’autres rassemblements étaient organisés en province, par une multitude de collectifs locaux.

Emprisonnement de cinq ans et amende de 30 000 euros

Lise Faron, une des organisatrices du rassemblement.

“Depuis deux ans, on est face à une vraie recrudescence des poursuites, explique Lise Faron, une des organisatrices de l’évènement. On a plus d’une vingtaine de cas. Pour la moitié, ce sont les articles du Ceseda qui sont utilisés“. Le Ceseda est le code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile. Son article 622-1 punit d’un emprisonnement de cinq ans et d’une amende de 30 000 euros, toute personne qui aura, par aide directe ou indirecte, facilité ou tenté de faciliter l’entrée, la circulation ou le séjour irréguliers, d’un étranger en France. “Il y a aussi des cas de poursuites pour violence sur personne dépositaire de l’autorité publique, entrave à la circulation dans un aéronef, précise Lise Faron. Tout ça, c’est un même mouvement de mise en cause de la solidarité. C’est extrêmement important de dénoncer ça, pour demander que la solidarité soit une valeur mise en avant, une valeur positive. Au delà de ça, c’est aussi pour demander à l’Etat d’assumer ses missions, d’aider les personnes qui ont besoin d’hébergement, d’accompagnement.“

“La France est connue mondialement pour être le pays des Droits de l’Homme. Pourtant les gens sont attaqués au nom de leur humanité“ (...)