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Légaliser l’excision : et le serment d’Hippocrate ?
Article mis en ligne le 25 février 2016

L’idée a fait l’effet d’une bombe. Deux gynécologues américains ont proposé de légaliser l’excision « minimaliste ». « Le serment d’Hippocrate c’est de soigner, pas de mutiler », leur répond Danielle Mérian

Comment lutter contre l’excision et autres mutilations génitales des femmes ? Les légaliser, proposent deux gynécologues américains dans le Journal of Medical Ethics. Mais attention, préviennent les Drs Kavita Shah Arora et Allan J. Jacobs, ce seront des excisions « minimalistes » qui tiennent compte des « croyances culturelles tout en protégeant la santé physique des filles ».

« Nous vous proposons une solution de compromis : les Etats libéraux pourraient légaliser les FGA (NDLR : altérations génitales féminines) en respect des obligations culturelles et religieuses, mais interdiraient les formes de FGA qui sont dangereuses pour la reproduction ou l’épanouissement sexuel ».

« Le serment d’Hippocrate, c’est de soigner, pas de mutiler ! »

Scepticisme. Les mutilations génitales féminines ont précisément pour but de retirer le plaisir sexuel des femmes. Sous couvert de traditionalisme, ces médecins américains voudraient donc légaliser l’excision mais seulement si ces interventions chirurgicales n’ont aucun effet sur « l’épanouissement sexuel » des femmes… ça parait compliqué. « Odieux », préfère Danielle Mérian, présidente de SOS Africaines en Danger, association qui lutte contre l’excision et le viol conjugal. (...)

Une question d’éthique puisqu’il « n’appartient pas aux médecins de décréter à eux seuls ce qui est « moralement acceptable » ou non », précise Marc Zaffran alias Martin Winckler, célèbre médecin auteur de Le Chœur des femmes, et ancien chroniqueur chez France Inter. « L’éthique biomédicale telle qu’on la conçoit aujourd’hui impose de respecter l’autonomie (la liberté) du patient et de ne pas nuire. Or, ces deux principes fondamentaux sont totalement bafoués dans le cas où un médecin pratique une mutilation sur un enfant ».