
Le texte ci-dessous a été préparé sur le Discord des précaires de l’ESR (que tout précaire de l’ESR, membre ou non d’un collectif de précaires, peut rejoindre). Vous pouvez signer individuellement ce texte. Les collectifs, syndicats ou associations souhaitant signer ou soutenir ce texte peuvent écrire à l’adresse precairESR chez protonmail.com.
Le travail gratuit dans l’enseignement supérieur : cela suffit.
Les collectifs de précaires et de non-titulaires de l’ESR n’ont eu de cesse de le répéter : le travail gratuit dans l’ESR est une plaie qui, à force d’être creusée, est désormais béante.
Pour obtenir ces services gratuits, qu’on fasse miroiter aux non-titulaires des financements ou des postes, qu’on leur mette des “coups de pression”, par des injonctions menaçantes (“On te renouvellera pas tes vacations/ton ATER”) ou culpabilisantes (“Et les étudiants dans tout ça ? La fac a besoin de toi ! Do it for the team” ; “Je le faisais quand j’étais ATER” ) ou tout simplement qu’on se repose sur la docilité de “collègues” embourbé·es dans leur position vulnérable*… les modalités varient mais les résultats sont les mêmes : ces collègues non-titulaires se retrouvent à soutenir à bout de bras et gracieusement un système à bout de souffle. (...)
Dans tous les cas, aucun·e enseignant·e n’a l’obligation d’assurer des surveillances d’examens ou des corrections de copies qui ne sont rattachées en aucune manière aux enseignements qu’elle ou il a assurés. Si donc un·e enseignant·e accepte de s’acquitter de tâches de surveillance et de correction relatives à des enseignements qui n’ont rien à avoir avec les siens, ces dernières doivent être considérées comme du temps de service supplémentaire, et ainsi être rémunérées.
La coordination des précaires de l’ESR et de leurs collectifs demande solennellement aux membres de votre composante de ne pas tomber dans la facilité, de ne pas imposer ce type de tâches supplémentaires et de les rémunérer lorsqu’elles sont réalisées.
Nous rappellerons qu’en 2020, le tribunal administratif de Nancy a condamné l’université de Lorraine pour ce type d’agissements (surveillance d’examens non-rémunérée). Nous nous adressons ainsi aux non-titulaires qui subiraient ces injonctions au travail gratuit et les invitons à nous contacter sans délai : precairESR chez protonmail.com
Il n’est jamais impossible de rétribuer justement des travailleur·ses pour les tâches qu’ils/elles réalisent. (...)