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Le racisme du gou­ver­ne­ment en Grèce : l’amendement de la honte - Pétition
Article mis en ligne le 27 mars 2014

Le 19 Mars 2014, le ministre de l’Intérieur Giannis Michelakis a pré­senté un amen­de­ment au pro­jet du code de l’immigration pré­voyant l’arrestation, la pour­suite et l’expulsion des migrants qui accusent des employés du gou­ver­ne­ment de recou­rir à la vio­lence contre eux, si un pro­cu­reur déter­mine que les accu­sa­tions sont fausses ou que la preuve est insuf­fi­sante pour por­ter ces accu­sa­tions. L’amendement contro­versé a été retiré à deux reprises dans le pro­jet de loi la semaine der­nière au milieu des cri­tiques des par­tis de l’opposition et du PASOK, par­te­naire de la coa­li­tion gouvernementale.

Pour Eva Cossé, spé­cia­liste pour Human Right Watch en Grèce, « les pro­po­si­tions de der­nière minute du gou­ver­ne­ment ciblant les migrants qui dénoncent les abus de la police vont dans la mau­vaise direc­tion. Au lieu d’encourager les vic­times à se mani­fes­ter, ces chan­ge­ments auront un effet dis­sua­sif et vont aug­men­ter les obs­tacles exis­tants pour que la jus­tice soit ren­due. »

La dis­po­si­tion serait contraire au prin­cipe de non-discrimination, car elle limi­te­rait l’accès à la jus­tice pour les migrants vic­times d’abus de l’application de la loi, selon Human Rights Watch. Elle pour­rait éga­le­ment ren­ver­ser la pré­somp­tion d’innocence au détri­ment des vic­times et des témoins d’abus de l’application de la loi, en créant une pré­somp­tion légale de culpa­bi­lité envers la per­sonne qui dépose la plainte si le pro­cu­reur décide de ne pas por­ter plainte contre un agent de police.

Dans le même temps, le gou­ver­ne­ment a sup­primé une dis­po­si­tion du pro­jet de loi qui aurait donné aux pro­cu­reurs le pou­voir d’accorder des visas huma­ni­taires aux vic­times sans papiers et aux témoins de crimes et d’autres faits graves, y com­pris les crimes de haine. Human Rights Watch a entendu à maintes reprises des vic­times de vio­lence raciste en Grèce que les menaces par la police de déten­tion et d’expulsion dis­suadent les migrants de dénon­cer une agres­sion raciste ou toute pour­suite judiciaire.

Pour Human Rights Watch, le gou­ver­ne­ment grec doit immé­dia­te­ment renon­cer aux lois qui décou­ra­ge­raient les migrants de dénon­cer les abus de l’application de la loi. Le gou­ver­ne­ment devrait éga­le­ment réin­tro­duire des mesures pour pro­té­ger les vic­times sans papiers et des témoins de crimes, y com­pris de vio­lence raciste.