
Depuis qu’Edward Snowden a reçu l’asile de la Russie en 2013, les responsables d’Obama n’ont cessé de dénigrer ses motivations et son patriotisme en invoquant son "choix" d’y élire domicile. Il est clair depuis longtemps que ce récit est un mensonge : Snowden, après avoir rencontré des journalistes à Hong Kong, n’avait l’intention que de transiter par Moscou puis par La Havane pour demander l’asile en Amérique latine. Il a été délibérément empêché de quitter la Russie - piégé dans l’aéroport de Moscou - par les fonctionnaires d’Obama qui ont ensuite cyniquement utilisé sa présence sur place pour laisser entendre qu’il était un hypocrite des libertés civiles pour avoir "choisi" de vivre dans un pays aussi répressif ou, pire encore, un agent du Kremlin ou un espion russe.
Mais nous avons maintenant la preuve absolue et définitive que Snowden n’a jamais eu l’intention de rester en Russie mais qu’il a été délibérément empêché de partir par les mêmes fonctionnaires d’Obama qui ont exploité la situation difficile qu’ils ont créée. Cette preuve a été fournie involontairement dans les mémoires de l’un des principaux conseillers à la sécurité nationale d’Obama, Ben Rhodes, intitulées The World as It Is : A Memoir of the Obama White House. Il est difficile d’exagérer à quel point le propre livre de Rhodes prouve que les fonctionnaires d’Obama en général, et Rhodes en particulier, ont menti de manière flagrante et cavalière au public sur ce qui s’est passé : un niveau de mensonge soutenu et conscient qui ne peut être expliqué que par la sociopathie.
Les mémoires de Rhodes, devenu à juste titre un collaborateur de MSNBC, sont un hommage incroyablement égocentrique à lui-même qui tente à plusieurs reprises de démontrer sa propre importance et ses réalisations. Le passage concernant la conduite de Rhodes à l’égard de Snowden est tout à fait conforme à ces objectifs. Tout en soulignant à plusieurs reprises combien les révélations de Snowden ont été traumatisantes pour les administrations Obama, Rhodes se vante du rôle crucial qu’il a joué pour empêcher Snowden de quitter la Russie alors que le lanceur d’alerte de la NSA tentait désespérément de le faire - exactement le contraire de ce que des gens comme Rhodes et Hillary Clinton disaient au public à propos de Snowden. (...)
Rhodes - qui a passé des années à insinuer que Snowden est un espion et un traître russe étant donné son "choix" de fuir en Russie - savait en temps réel que Snowden n’avait jamais prévu de rester ne serait-ce qu’un jour en Russie. Il s’était seulement envolé de Hong Kong pour Moscou avec l’intention de s’envoler immédiatement de Moscou vers La Havane, puis vers l’Équateur ou la Bolivie pour obtenir l’asile. Avant d’atterrir à Moscou, Snowden et ses représentants avaient obtenu du gouvernement cubain l’engagement de lui permettre de traverser La Havane en toute sécurité pour se rendre en Amérique du Sud.
Si Snowden se trouve en Russie, c’est uniquement à cause des actions de Rhodes et de ses collègues du gouvernement Obama qui l’ont délibérément piégé : d’abord en invalidant son passeport afin qu’il ne puisse pas prendre de vols internationaux, puis en menaçant le gouvernement cubain de détruire définitivement toute chance de normalisation avec les États-Unis s’il ne retire pas sa garantie à Snowden d’un passage sûr par La Havane, ce qu’il a fait. Voici Rhodes avec ses propres mots, se vantant de ce qu’il considère comme son succès : (...)
Et pourtant, d’innombrables responsables d’Obama - y compris, de façon plus étonnante, Rhodes lui-même - ont passé des années à mentir au public en affirmant exactement le contraire. (...)
Rhodes était loin d’être le seul à diffuser sciemment ce mensonge au public américain. En 2014, Hillary Clinton, dans une interview au Guardian, a condamné Snowden en affirmant faussement qu’il s’était envolé de Hong Kong vers la Russie avec l’intention de demander l’asile à Poutine. (...)
Nous n’avons pas l’habitude de voir un cas où la preuve du mensonge est aussi concluante - où elle est offerte par les menteurs en premier lieu - mais ce comportement est loin d’être rare. C’est ainsi que l’État de sécurité nationale des États-Unis se reproduit, et il est vital de toujours s’en souvenir lorsqu’on écoute ces gens parler. (...)