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Le gouvernement veut adapter la forêt à l’industrie
Article mis en ligne le 6 novembre 2016

Jusqu’à lundi 7 novembre, le projet de programme national de la forêt et du bois est en consultation publique. Définissant la stratégie forestière du pays, il donne la priorité à l’économie et à la production de bois, au détriment des enjeux sociaux et environnementaux de nos forêts.

Lancée le 17 octobre dernier par le ministère de l’Agriculture, la consultation publique sur le programme national de la forêt et du bois (PNBF) se termine lundi 7 novembre. Or, ce programme n’a rien d’anecdotique : il fixe les grandes orientations de la politique forestière pour les dix prochaines années. Et ce pour les 24,5 millions d’hectares de bois français (métropolitains et ultramarins) privés ou publics.

Issu de la loi d’avenir pour l’agriculture, l’alimentation et la forêt (Laaf), ce programme national de la forêt et du bois a été établi « en concertation avec toutes les parties prenantes de la filière forêt-bois », précise le ministère de l’Agriculture dans un communiqué. À l’arrivée, un document d’une soixantaine de pages, qui est loin de faire l’unanimité.

Du côté du gouvernement, on le présente comme un plan ambitieux pour « créer de la valeur et de l’emploi à partir de la richesse de la forêt française en mobilisant cette ressource dans le strict respect d’une gestion durable ». Mais, pour le Snupfen, le principal syndicat de l’Office national des forêts (ONF), « ce programme vise à la seule industrialisation de la forêt aux prétextes de croissance verte et de changement climatique ».

« La forêt s’adapte à l’industrie alors que ce devrait être le contraire » (...)

Pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, l’État entend en effet développer les centrales à biomasse et les réseaux de chaleur bois. Problème, « à une échelle industrielle, on perd tous les effets vertueux. Ça signifie davantage de résineux, des coupes plus fréquentes sur des arbres plus jeunes, davantage de mécanisation, davantage de pesticides », note Philippe Berger. L’exemple le plus parlant est celui de la centrale de Gardanne, dans les Bouches-du-Rhône.

« La forêt s’adapte à l’industrie alors que ce devrait être le contraire, poursuit le syndicaliste. Ce programme porte une vision économiste, et les enjeux sociaux et environnementaux sont laissés de côté. » Résultat, la biodiversité pourrait s’en trouver menacée, notamment si les plantations de résineux — pour le moment minoritaires — prennent le pas sur les peuplements de feuillus. (...)