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Patrick le Hyaric, Député au Parlement européen Vice-président du groupe GUE/NGL
Le combat pour le fonds européen d’aide alimentaire n’est pas terminé
Article mis en ligne le 30 mai 2013

Après des mois de travail et de débats, la Commission emploi et affaires sociales a voté lundi dernier 20 mai un rapport important pour un fonds européen d’aide aux plus démunis (FEAD)

Fondée en 1987, l’aide alimentaire européenne, assure le financement de 240 banques alimentaires européennes, et via ses structures la fourniture de repas à plus de 18 millions d’Européens dans le besoin. 80 millions de personnes sont en situation de grande pauvreté en Europe. 43 millions de nos compatriotes européens ne peuvent plus subvenir a leurs besoins alimentaires. Voilà qui en dit très long sur la nature de l’actuelle construction européenne. Ses dirigeants sont plus promps à venir au secours des financiers que des êtres humains.

(...) Il aura fallu une multitude d’interventions, d’actions des associations soutenues par les forces progressistes, les élus locaux pour remettre le sujet sur le tapis.

L’aide alimentaire était en effet menacée de disparition pure et simple. C’est la mobilisation populaire qui a obligé la Commission européenne à soumettre une nouvelle proposition sous le nom de Fonds européen d’aide aux plus démunis, le FEAD. (...)

L’autre enjeu important est d’assurer au futur fonds les moyens financiers indispensables pour venir réellement en aide aux plus démunis. (...)


Le rapport voté par la commission "emploi" du Parlement européen fixe au futur FEAD des objectifs, plutôt ambitieux comparés au point de départ
 : un programme obligatoire à tous les États, ce qui garantit sa pérennité, et qui ne se contente pas de fournir une aide alimentaire mais s’attaque aussi au problème de la pauvreté matérielle.

Mais ces bonnes volontés ne bénéficient pas d’un budget suffisant puisque le budget européen est lui aussi victime des mesures austéritaires. De 500 millions d’euros annuel pour le précédent programme on passe à 350 millions par an, alors que c’est désormais 28 États au lieu de 20 qui doivent participer à un programme qui ambitionne en plus de s’attaquer aux privations matérielles. (...)

Afin d’affaiblir le programme, des parlementaires des pays du nord de L’Europe ont repris le travail de sape de leurs gouvernements et tenté de tronquer son cadre en tentant de rendre la participation volontaire, en maintenant un budget bien trop faible et en rajoutant des contraintes administratives lourdes pour les associations de solidarité qui en bénéficient. Par exemple et les adossant aux cadres existants du Fonds social européen. (...)

Nous avons ainsi pu maintenir une participation obligatoire et une référence à un cadre budgétaire au minimum" équivalent à celui du précédent programme". Il s’agit là d’une orientation de compromis mais il n’y a toujours aucun engagement chiffré. Or c’est tout de même l’essentiel. (...)

Le combat pour obtenir que soit écrite la somme d’au moins 3,5 milliards d’euros dans le cadre du budget pluriannuel doit se poursuivre. Les associations ont tout à gagner d’un tel débat public. Rien ne servirait de nous parler "d’Europe sociale" et de ne pas donner les moyens aux pauvres de survivre. Le temps qui nous sépare d’un débat et d’un vote en séance plénière doit être mis à profit dans toute l’Europe par les organisations de solidarité et les citoyens pour que leurs élus, toutes tendances confondues, soutiennent des propositions solides et pérennes pour un Fonds européen d’aide aux plus démunis ambitieux et non raboté. Un programme réel et non virtuel car insuffisamment doté financièrement et bureaucratisé.

De cette mobilisation peut dépendre le contenu du futur fonds d’aide alimentaire et matérielle européen pour les 120 millions d’Européens malheureusement menacés de pauvreté. (...)