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Le blocage des sites porno renvoyé à la décision du Conseil d’État
#pornographie #femmes #feminisme #viols #mineurs
Article mis en ligne le 12 juillet 2023
dernière modification le 11 juillet 2023

Le tribunal a différé sa décision dans l’attente de l’examen par le Conseil d’État des recours contre le décret imposant une vérification de l’âge des visiteurs. Or, et cinq mois après avoir été annoncé par le gouvernement, le projet d’expérimentation d’outils de vérification d’âge en « double anonymat » semble avoir peu avancé.

Le tribunal judiciaire de Paris a décidé, vendredi 7 juillet, de reporter sa décision sur le blocage des sites web pornographiques dans l’attente de l’examen par le Conseil d’État des recours contre le décret qui impose une vérification de l’âge des visiteurs, rapporte l’AFP :

« Il est notamment reproché au gouvernement de ne pas avoir directement défini les contours techniques des mesures à mettre en œuvre pour vérifier l’âge des internautes, et d’avoir laissé cette tâche à l’Arcom. »

La demande de blocage de Pornhub, XVideos, XHamster, TuKif et Xnxx, avait été lancée en 2021 par l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom).

Le CSA somme 5 sites pornos de bloquer les mineurs, mais sans donner de lignes directrices

« C’est d’abord une victoire du droit. Nous n’avons cessé de dire depuis dix-huit mois que le gouvernement et l’Arcom ont manqué à leurs obligations légales les plus élémentaires, que la loi était mal faite, imprécise et lacunaire », a réagi Kami Haeri, avocat des sociétés éditrices des sites Xvideos et Xnxx.

Prenant acte de la décision du tribunal, l’Arcom a estimé, dans un communiqué, qu’il y avait « consensus sur la nécessité d’agir rapidement pour protéger les mineurs », tout en rappelant qu’elle « continuera d’œuvrer au respect par les éditeurs de sites pour adultes de leurs obligations légales ».

Au moins trois solutions ont été ou sont en cours de test (...)

Or, si le ministère a bien lancé un appel à projet, il ne va pas plus loin en suivant par exemple leur évolution, explique Le Monde. Selon le gouvernement, ce ne serait pas à lui de privilégier une solution ou d’en développer une :

« Depuis la loi de lutte contre les violences conjugales de 2020, qui interdit aux sites pornographiques de se contenter d’une simple déclaration de majorité sur l’honneur, l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom) a la possibilité de donner des lignes directrices pour les solutions de vérification d’âge.

Jamais publié, ce référentiel est devenu un épouvantail brandi par les éditeurs de sites pornographiques, qui ont répété pendant des mois devant les tribunaux que la responsabilité incombait à l’Arcom, arguant à demi-mot que trouver une solution technique satisfaisante est une tâche impossible.

En face, l’Arcom comme le gouvernement répondent que des solutions existent déjà – empreinte bancaire, analyse faciale – et que la CNIL les juge acceptables en attendant l’arrivée d’une méthode optimale. » (...)

L’enjeu est gigantesque : il ne peut y avoir que très peu de vainqueurs

La publication de ce « référentiel technique » qui fixerait le cadre des obligations des sites pornographiques, annoncée comme imminente en février, en accord avec l’Arcom et la CNIL, « semble aujourd’hui inéluctable » avance Le Monde : le projet de loi pour « sécuriser et réguler l’espace numérique », voté par le Sénat mercredi 5 juillet, oblige en effet l’Arcom à le faire dans un délai de six mois après la promulgation de la loi.

Or, ce référentiel technique achoppe sur des désaccords politiques (...)

Il faut également prendre en question le coût purement technique des solutions mises en place. (...)

« Qu’on le veuille ou non, dans les cinq prochaines années, l’ensemble des pays occidentaux vont mettre des règles d’accès et de vérification d’âge », estime de son côté Grégory Dorcel. « Le train est en marche, il faudrait être aveugle pour ne pas le comprendre ».