L’idolâtrie de la vie, d’Olivier Rey, est un petit livre. L’auteur y analyse ce que la Covid nous dit de notre société, mais surtout de son rapport à la mort et donc à la vie.
Excellent lecteur d’Illich, l’auteur soutient que plus le système (de santé) croît, plus l’attente envers lui croît et, in fine, plus il déçoit. Mais ce qui reste de ce processus est que les citoyens en attendent toujours plus. Ainsi la seule opposition admissible à des techniques concerne le risque sanitaire (on le voit avec les OGM). Alors que la vie était définie comme « union de l’âme et du corps », elle est devenue « ensemble des phénomènes et des fonctions essentielles se manifestant de la naissance à la mort et caractérisant les être vivants ». (...)
Jusqu’à la fin, Olivier Rey renvoie dos à dos d’une part les gouvernants qui nous infantilisent et d’autre part les citoyens dépendants envers les différents systèmes techniciens mais à prétention d’indépendance. Ces derniers demandent toujours d’être mieux gérés, mais donc d’être gérés. L’amour de la liberté pourrait y voir une contradiction.