
En quelques années, un nombre croissant de cultures oléagineuses a vu le jour pour alimenter la filière des agrocarburants, dopant ainsi les besoins en insectes pollinisateurs. Problème : les populations d’abeilles domestiques ne suivent pas le rythme. Une nouvelle étude souligne donc qu’elles font défaut en Europe.
(...) Entre 2005 et 2010, les besoins en pollinisation ont augmenté cinq fois plus rapidement que le nombre de colonies d’insectes disponible. Par conséquent, l’Europe manque cruellement d’abeilles. (....)
Nous ne posséderions que deux tiers des abeilles domestiques requises pour polliniser les cultures, ce qui représente un déficit d’environ 13,4 millions de colonies. La politique européenne en matière d’agrocarburants, qui pousse au développement de cultures oléagineuses, nous rend donc de plus en plus dépendant des pollinisateurs sauvages. Ce détail qui n’a certainement pas été prévu à l’origine.(....)
L’Hexagone ne compte par exemple que 25 à 50 % des pollinisateurs domestiques dont il a besoin. La situation est pire encore au Royaume-Uni, où ce nombre est inférieur à 25 %. Seule la Moldavie se trouve en plus mauvaise posture.
Cette étude souligne donc un manque de coordination entre les politiques européennes agricoles et environnementales (des cultures sont par exemple promues, mais pas les habitats des insectes dont elles dépendent). Par ailleurs, comme l’a souligné Simon Potts dans un communiqué : « nous nous dirigeons vers une catastrophe dans les années à venir, sauf si nous agissons dès maintenant. Les pollinisateurs sauvages ont besoin d’une meilleure protection. » Le message va-t-il passer ?