
Pétition à l’attention des chefs d’État d’Arabie Saoudite, d’Égypte et de Chine, respectivement : le roi saoudien Salmane ben Abdelaziz al-Saoud, le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi et le président chinois Xi Jinping.
Excellences,
Je suis très préoccupé(e) par la situation de la liberté de la presse en Arabie Saoudite, en Égypte et en Chine. De nombreux individus se retrouvent derrière les barreaux dans vos trois pays uniquement pour avoir exprimé leurs opinions dans les médias. S’exprimer devient un crime passible de longues années d’emprisonnement, voire de châtiments corporels dans certains cas.
En Arabie Saoudite, Raif Badawi a été condamné le 7 mai 2014 à 10 ans de prison et 1.000 coups de fouet pour avoir créé un site internet et prétendument insulté l’islam. Le 9 janvier, il a reçu publiquement 50 premiers coups de fouet. Les flagellations de tous les vendredis suivants ont été reportées mais pas annulées. Raif pourrait également se faire juger pour apostasie, crime passible de la peine de mort.
En Égypte, le photojournaliste Mahmoud Abu Zeid a pris des photos de la dispersion violente d’un sit-in organisé au Caire par des sympathisants de l’ancien président Mohamed Morsi, le 14 août 2013. Il est incarcéré sans inculpation ni jugement depuis lors et sa détention est sans cesse prolongée.
En chine, Liu Xiaobo, homme de lettre chinois et lauréat 2010 du Prix Nobel de la paix, a été condamné en 2009 à 11 ans de prison pour plusieurs de ses publications en faveur d’une démocratie pluraliste. Sa femme Liu Xia, poétesse et artiste, est illégalement assignée à résidence. Sa santé physique et mentale est très préoccupante.
Je m’adresse à vous pour vous demander de :
– libérer immédiatement et sans condition Raif Badawi, Mahmoud Abu Zeid et Liu Xiabo, détenus uniquement en raison de leurs opinions. La condamnation à la flagellation de Raif Badawi doit être annulée et la surveillance et la restriction de circulation dont fait l’objet Liu Xia doivent être levées ;
– cesser d’accuser, de poursuivre et de condamner des militants simplement pour avoir exercé leurs droits à la liberté d’expression, d’association et de réunion ;
– respecter le droit fondamental à la liberté de la presse dans vos trois pays ;
– vous assurer que tous les défenseurs des droits humains puissent mener librement leurs activités pacifiques, sans entrave et sans craindre d’être arrêtés arbitrairement, emprisonnés ou intimidés.
Je vous prie de croire, Excellences, à l’expression de ma haute considération.