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La légèreté des mots, le poids de l’opinion
Article mis en ligne le 18 décembre 2015

Agression sexuelle traitée avec humour ou romantisme, inégalités professionnelles ignorées… Une semaine de dénis.

C’est toujours celui qui tient la plume, celui (rarement celle) qui choisit les mots qui a le pouvoir. Pouvoir de masquer des agressions sexuelles derrière les mots employés. Ainsi, une atteinte sexuelle sur une mineure de 13 ans devient, dans Ouest-France notamment, une simple « relation ». Le journal reprend avec un brin de romantisme les mots de l’homme condamné par la justice : « l’amour n’a pas d’âge ». Comment dans ce cas faire comprendre aux lecteurs qu’il s’agit d’un délit grave ?

Dans un autre quotidien régional, La Provence, un médecin est condamné pour agression sexuelle. Mais c’est plus sur son sort que sur celui de sa victime que s’apitoie le journaliste. Lequel est aussi enseignant à l’école de journalisme d’Aix-Marseille. De quoi perpétuer cette habitude de présenter les agressions sexuelles comme de sympathiques manifestations d’affection au lieu d’alerter l’opinion… Et si l’opinion est du côté de l’agresseur, peu de chance de mettre en place des politiques pour lutter contre le fléau des agressions sexuelles. Même si les condamnations pour violences conjugales ont fortement augmenté ces dernières années, conséquence des campagnes de sensibilisation, l’immunité amoureuse tient bon… (...)

Autre glissement sémantique lourd de conséquences : en reprenant le vocable « plafond de verre » pour qualifier la non-élection de représentants du Front National à la présidence de régions, la plupart des journaux sont allés dans le
sens de la victimisation voulue par le FN. (...)