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Slate.fr
La jeunesse étudiante se mobilise pour les migrants
Article mis en ligne le 6 mars 2016
dernière modification le 2 mars 2016

Des universités et grandes écoles affichent un discours accueillant et ouvrent leurs portes aux migrants, preuve de la prise de conscience par le monde académique des enjeux d’une crise mais aussi d’un besoin profondément humain : étudier et se projeter dans l’avenir.

Discrètement mais de manière continue depuis septembre 2015, le monde de l’enseignement supérieur affiche une volonté d’accueil des migrants en rupture avec la prudence de mise dans les prises de positions politiques (mis à part les partis les plus à gauche) ou dans les institutions, Éducation nationale compris.

Ainsi, depuis le mois de septembre 2015, nous avons vu passer des tribunes d’universitaires appelant à l’accueil des étudiants migrants dans la presse, des communiqués des instances universitaires, comme celui de la Conférence des présidents d’universités (CPU), qui a, à plusieurs reprises, sollicité ses membres et partenaires afin d’accueillir dans les meilleures conditions possibles « les étudiants des pays victimes de conflits, notamment syriens ». (...)

Si l’administration communique, il faut surtout souligner le rôle moteur des étudiants. Sur le terrain, ce sont eux, en partenariat avec les directions des établissements, qui font en sortent que l’accueil fonctionne, prenne forme, ait du sens et soit efficace.

Difficile de dénombrer les initiatives, nombreuses, qui partent des différentes universités : à Strasbourg depuis septembre, à Paris-Panthéon-Sorbonne, avec des fonds du Qatar, à l’ESCP, à l’Essec, ou à Paris-Ouest-Nanterre, où étudie Lola Courcoux, très active, qui a une vision globale de l’accueil des migrants puisqu’elle s’occupe de recenser les étudiants et d’aller voir les établissements pour ouvrir des programmes.

« Ni bons ni mauvais migrants »

Car il ne s’agit en aucun cas d’accueillir les étudiants dans des cours au hasard : ils viennent de cursus de bien précis. Lola Courcoux a analysé leurs besoins : « Nous cherchons à ouvrir les universités plus scientifiques et les écoles d’ingénieurs car nous avons beaucoup de profils de ce type parmi les élèves recensés. » Il reste encore beaucoup à faire pour les étudiants mais certains projets sont déjà bien structurés. (...)

En écoutant tous les étudiants engagés sur la question, on n’entend plus les mots migrants ni réfugiés car tous parlent d’élèves et d’étudiants. Tout est là. Étudier est une nécessité pour des individus dont la vie ne se résume pas à un parcours migratoire. Mais, pour le savoir, encore faudrait-il les écouter. (...)

« Assumer une mission de lutte pour l’égalité universitaire. Or dépasser les frontières qui empêchent la pensée de se libérer, c’est d’abord rendre à celle et ceux qui sont sans cesse défini(e)s par leur seul statut administratif la possibilité d’exister comme personne et comme projet de vie. » (...) « Les études c’est ce qui compte le plus dans ma vie aujourd’hui et, quand je vois des gens qui doivent tout arrêter, je suis très sensible à leur problème. Je m’identifie à eux. » (...)

Il serait fastidieux de faire le tour de toutes les initiatives universitaires françaises –elles sont nombreuses. Mais il est indéniable que, en dehors des ONG, c’est bien du côté du monde de l’enseignement supérieur qu’on est, en France, le plus mobilisé et actif sur la question de l’accueil des migrants et de la reconnaissance de ceux-ci en tant qu’individus. (...)

Bref, c’est dit de façons différentes mais la conclusion est la même : il ne s’agit pas d’assistance mais de solidarité. (...)