
C’est le nouvel objectif que veut se fixer l’ONU. Les pistes du programme de développement pour l’après 2015 sont ambitieuses et accordent une large place à l’environnement et aux droits des femmes. Mais elles oublient la question des inégalités.
L’un des principaux objectifs des OMD, lancés en 2001, était la réduction par deux de l’extrême pauvreté et de la faim avant 2015. Mais il est encore loin d’être atteint. Plus d’un être humain sur 7 vit sous le seuil de pauvreté – fixé à 1,25 dollars par jour – et autant ne mangent pas à leur fai (...)
« Les OMD entendaient réduire de moitié la pauvreté. Après 2015, nous devons avoir pour objectif d’éradiquer la faim et l’extrême pauvreté, et s’attaquer à la pauvreté sous toutes ses formes », souligne le panel qui fixe « cinq changements majeurs de paradigme » : ne laisser personne sur le bord de la route ; mettre le développement durable au cœur du programme de développement ; transformer les économies en moteurs d’une croissance inclusive et de l’emploi ; bâtir des institutions transparentes et ouvertes au service de la bonne gouvernance ; établir un nouveau partenariat mondial guidé par « un esprit de solidarité, de coopération et de responsabilité mutuelle ».
Sur ces bases, les 27 experts du Panel, dirigés par le Premier ministre britannique David Cameron, le président indonésien Susilo Bambang Yudhoyono et la présidente du Liberia Ellen Johnson Sirleaf, fixent une série de 12 nouveaux objectifs. L’un d’eux répond aux aspirations de la directrice d’ONU Femmes (Voir : Lakshmi Puri : pour le développement, l’égalité des sexes). Il s’agit d’« atteindre l’égalité des sexes » (quand les OMD pour 2015 parlaient de la « promouvoir ») avec quatre grands axes : empêcher et éliminer toute forme de violence contre les femmes et les filles ; éradiquer les mariages précoces ; assurer aux femmes des droits égaux ; éliminer la discrimination contre les femmes dans la vie publique, politique et économique. (...)
Oxfam adresse tout de même une critique de poids : il ne prend pas en compte la hausse des inégalités. « Le Panel a refusé de reconnaître que le niveau élevé des inégalités est à la fois moralement répugnant et néfaste à la croissance et la stabilité (…) Des appels à des actions ciblées pour réduire les inégalités ont été lancés par toutes les composantes de la société civile, mais il semble que le Panel ne les ait pas écoutés. Sans une feuille de route pour réduire les inégalités extrêmes de revenus, au sein des pays comme entre eux, il est à peu près certain que les futurs objectifs ne seront pas tenus » (...)