
Les militants d’Attac ont déployé une grande banderole "des profiteurs de la crise" sur le siège de LVMH, sur laquelle figurent Bernard Arnault, Patrick Drahi, François Pinault et Françoise Bettencourt-Meyers.
Trois semaines après sa réouverture en grande pompe, le bâtiment de la Samaritaine à Paris a été visé ce samedi 3 juillet par une action coup de poing des militants de l’ONG Attac. Ces derniers ont recouvert la façade et les vitrines de peinture noire, inscrivant également “argent sale”. Il s’agit de peinture à l’eau ont assuré sur le moment les militants d’Attac.
Sur les réseaux sociaux, plusieurs images et vidéos de l’action ont été relayées. Elles montrent également une banderole sur laquelle figure Bernard Arnault, le PDG de LVMH. ”+62 millions d’euros pendant la crise”, dénonce la bannière. Le groupe de luxe est détenteur de la Samaritaine qui a rouvert le 23 juin dernier après 16 ans de fermeture et de nombreux travaux.
“Le gang des profiteurs”
Une autre banderole géante a été déployée sur le siège de LVMH, juste en face rue du Pont neuf, sur laquelle figure à nouveau Bernard Arnault, ainsi que d’autres fortunes françaises dont Patrick Drahi, François Pinault et François Bettencourt. “Le gang des profiteurs - Faisons payer les #ProfiteursDeLaCrise”, peut-on lire juste au-dessus. (...)
Dans un communiqué publié sur son site internet, Attac accuse le gouvernement de préparer “un grand chantier de casse sociale avec la réforme de l’assurance chômage et le report de l’âge légal de départ à la retraite de 2 ans”. Un projet qu’elle met en regard de “la richesse des milliardaires français [qui] a augmenté de 68% depuis 2020″.
“Il est inconcevable de vouloir faire payer la crise aux plus fragiles, pendant que les grandes entreprises versent des dividendes records, et que les milliardaires s’enrichissent à un rythme insensé”, commente également Raphael Pradeau, porte-parole d’Attac. L’ONG réclame notamment une taxe sur le patrimoine des 1% les plus riches et une taxe sur le bénéfice exceptionnel réalisé par les multinationales pendant la crise.
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(...) « Le monde s’émerveille devant l’inauguration de la Samaritaine, nouvelle vitrine de luxe du groupe LVMH, pendant que les premiers et premières de corvée attendent toujours que leurs professions et salaires soient revalorisés, que le système hospitalier et son personnel sont asphyxiés, que les petites entreprises souffrent, que les pauvres s’appauvrissent et les précaires se précarisent » déclare Aurélie Trouvé, porte-parole d’Attac.
Malgré la crise, les entreprises du CAC 40 ont versé 51 milliards d’euros à leurs actionnaires, soit une augmentation de 22 % des dividendes en 2020 [4] ; elles battent des records de valorisation boursière et s’apprêtent une nouvelle fois à verser des dividendes massifs alors qu’elles profitent toujours d’un soutien inconditionnel des pouvoirs publics. C’est le cas du groupe LVMH qui a bénéficié du chômage partiel, de la baisse des impôts de production et du rachat d’actifs par la Banque centrale européenne, tout en versant 3 milliards d’euros de dividendes à ses actionnaires. (...)
Les bourgeois indignés après l'action d'Attac, qui parlent de "dégradations" ou de "vandalisme" pour un peu de peinture noire déjà nettoyée.
Combien d'écoles et d'hôpitaux dégradés à cause de l'#EvasionFiscale pratiquée par LVMH et Bernard Arnault ?https://t.co/hpvKE2x6er
— Raphael Pradeau (@raphpradeau) July 4, 2021