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Accueil des réfugiés : la Pologne, la Hongrie et la République tchèque ont enfreint le droit de l’UE
Article mis en ligne le 3 avril 2020

La Pologne, la Hongrie et la République tchèque ont été pointées du doigt, jeudi, par la Cour de justice européenne pour avoir enfreint le droit de l’UE en refusant de relocaliser des demandeurs d’asile provenant de Grèce et d’Italie. Cette décision ouvre la voie à des sanctions pécuniaires.

Le symbole est fort : la Cour de justice européenne (CJUE) a reconnu, jeudi 2 avril, que la Pologne, la Hongrie et la République tchèque n’avaient pas respecté la loi européenne en refusant d’accueillir, au plus fort de la crise migratoire en 2015, des demandeurs d’asile relocalisés depuis l’Italie ou la Grèce. "Ces trois États membres ont manqué à leurs obligations découlant du droit de l’Union", peut-on lire dans l’arrêt.

La Cour a estimé que la Pologne, la Hongrie et la République tchèque "ne peuvent invoquer ni leurs responsabilités en matière de maintien de l’ordre public et de sauvegarde de la sécurité intérieure, ni le prétendu dysfonctionnement du mécanisme de relocalisation, pour se soustraire à la mise en oeuvre" du mécanisme de répartition qui devait s’établir entre fin 2015 et fin 2017. Au terme de cette période, la Commission européenne avait saisi la CJUE dénonçant l’inaction de Varsovie, Budapest et Prague. (...)

Ces procédures de relocalisations de demandeurs d’asile avaient été adoptées les 14 et 22 septembre 2015 par le Conseil de l’Union européenne afin de venir en aide aux pays se trouvant en première ligne des arrivées de migrants comme l’Italie et la Grèce. Elles prévoyaient la relocalisation respectivement de 40 000 et de 120 000 demandeurs d’asile. (...)

Vers des sanctions pécuniaires ?

L’arrêt pris par la Cour ouvre désormais à des sanctions pécuniaires, explique un porte-parole de l’institution, joint par InfoMigrants. "Le recours en manquement qui a été dans ce cas déposé par la Commission européenne est une première étape. Elle permet de constater les faits", précise-t-il. "C’est désormais à la Commission de décider si elle veut de nouveau saisir la Cour pour fixer, par exemple un montant forfaitaire, à appliquer aux États membres qui n’ont pas respecté le programme de relocalisation". Le montant de la sanction est déterminé à la discrétion de la Commission qui prend en compte plusieurs éléments comme le PIB du pays concerné. La Cour examine ensuite la demande avant de rendre un nouveau verdict.

Selon le porte-parole, il n’est pas rare que des sanctions pécuniaires soient prises. (...)